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Peu de changements à Ottawa, du nouveau
à Toronto

3 novembre 2014

– Christopher Bernard –

Les Ontariens de toutes les municipalités de la province avaient rendez-vous aux urnes lundi dernier pour élire leurs représentants municipaux pour les quatre prochaines années. La Rotonde fait le point sur les résultats à Ottawa, à Sandy Hill, mais aussi à Toronto, avec ce qui marque la fin d’une campagne à la mairie tumultueuse.

Fleury réélu

Dans le quartier Rideau-Vanier, la population a réitéré sa confiance en Mathieu Fleury, le conseiller sortant, en lui accordant une large majorité de votes. Fleury a effectivement été élu avec un peu plus de 50 % des votes. Un exploit non négligeable, étant donné que Fleury était en compétition avec cinq autres candidats pour le poste.

Le principal intéressé s’est dit tout à fait satisfait du résultat obtenu à l’issue du scrutin et enchanté de la confiance des résidents de Sandy Hill dans son travail. « Fleury faisait face notamment à Marc Aubin et à Catherine Fortin LeFaivre, deux adversaires de taille. Ils ont respectivement réussi à attirer 33 % et 12 % des votes.

Il s’agissait de la deuxième campagne électorale de M. Fleury, qui avait obtenu son premier mandat dans une course âprement disputée, devançant son adversaire, le conseiller sortant, par un maigre 88 votes. Pour le conseiller réélu, la présente campagne aura donc été plus facile. « Quand on fait quelque chose une deuxième fois, on sait à quoi s’en tenir, on sait quoi améliorer. Cette campagne a été plus facile à organiser, on savait ce qu’on faisait », explique-t-il.

M. Fleury qui est lui-même diplômé de l’Université d’Ottawa (U d’O) ne cache pas son désir de voir un plus grand partenariat s’établir entre la municipalité et l’institution.
« J’aimerais voir une collaboration plus étroite entre, par exemple, les départements de la ville et le programme coop. L’U d’O fait des recherches à la fine pointe de la technologie dont la ville pourrait bénéficier », souligne le conseiller.

Mathieu Fleury avoue qu’il est content de voir M. Watson remporter la mairie, lui qui s’entend particulièrement bien avec le maire sortant. Cependant, il précise que lui et le maire ne voient pas tout du même oeil. Le dossier du bilinguisme à la Ville d’Ottawa et du casino sont deux exemples sur lesquels M. Fleury et M. Watson ne partagent pas le même point de vue. Par contre, comme nous l’assure l’élu, « sur les dossiers où moi et le maire sommes du même avis, il y a aura collaboration ».

Peu de changements à Ottawa

Si en 2010 près de la moitié du Conseil municipal avait été élue pour la première fois, cette élection n’en aura pas été une de renouveau. En effet, seulement huit des 23 conseillers qui forment le nouveau Conseil municipal y mettront les pieds pour la première fois.

À la mairie, le maire sortant Jim Watson était le grand favori au début de la campagne. Celui-ci faisait face à sept adversaires, cependant un seul faisait figure de réelle opposition, c’est-à-dire Mike Maguire. Ce dernier n’aura pu s’imposer comme une alternative viable face à Jim Watson qui a finalement bénéficié d’une écrasante majorité des voix, avec un peu plus de 76 % d’appuis de la population ottavienne. Maguire n’a pour sa part recueilli qu’un faible 18 %.

Participation moribonde

L’élection municipale n’aura pas réussi à captiver la population et à faire sortir le vote massivement. Les électeurs n’ont pas été nombreux à être au rendez-vous puisque seulement un peu plus que 39 % des électeurs inscrits ont exercé leur droit. Comparativement à la dernière élection municipale, il s’agit d’une baisse de 5 %.

La faible participation des électeurs se retrouve aussi dans le quartier de Rideau-Vanier, où seulement 37 % des électeurs ont voté, comparativement à 39 % en 2010. Pour le conseiller du district, il s’agit effectivement d’un problème. « C’est sûr que l’on ne peut pas être satisfaits d’un taux de participation comme celui-là. Je pense qu’il y a plein de facteurs qui font en sorte que les gens ne se sentent pas aussi concernés qu’au niveau provincial ou fédéral par exemple », soutient M. Fleury.

John Tory élu à Toronto

Le 27 octobre aura finalement marqué la fin de l’ère Ford à la mairie de la Ville-Reine. Alors que Rob Ford, le maire sortant, a dû se retirer de la course à la mairie pour des raisons de santé, son frère, Doug, n’aura pas été en mesure de rallier la fameuse « Ford Nation » à sa cause. Il n’aura pu faire mieux qu’une deuxième place, à un peu plus de 60 000 votes du gagnant John Tory.

Ceux qui espéraient le retrait de la vie politique de Rob Ford ne seront donc pas complètement satisfaits puisque celui-ci a tout de même réussi à se faire élire en tant que conseiller. Il demeura donc membre du Conseil municipal pour un autre quatre ans.

Cette campagne électorale qui n’avait pas besoin de plus de controverse n’avait cependant pas fini d’en causer après l’annonce des résultats. Plusieurs internautes se sont exprimés sur Twitter pour manifester leur mécontentement face à John Tory, qui a entamé son discours de victoire en français. D’autres partisans de Doug Ford ont pour leur part comparé la victoire de Tory à la venue de l’État islamique au Canada.

Le Toronto Sun, pour sa part, marche sur des charbons ardents pour sa publication d’une caricature jugée par plusieurs de sexiste et raciste. On y voit Olivia Chow, troisième au scrutin, habillée d’un accoutrement semblable à celui de Mao, portant à bout de bras l’habit vide de son mari décédé, Jack Layton. Le Toronto Star a rejeté les accusations, prétextant que c’est le même d’une caricature d’être une exagération.

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