– Par Ghassen Athmni –
L’Association des étudiants marxistes de l’Université d’Ottawa avait entamé, depuis la fin de la session d’hiver 2013, une initiative pour la tenue d’assemblées générales (AG) dans le cadre de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Depuis le début de cette nouvelle année, la campagne est repartie sous forme de pétition à signer en vue de forcer la tenue d’un référendum sur la question. Une session informative a été organisée à cet objet jeudi dernier au Centre de la fierté, qui se trouve à la salle 215 du Pavillon Jock-Turcot.
Un nouveau corps décisionnel suprême
L’association, largement connue sous le nom « club marxiste », s’est inspirée du modèle d’assemblée générale répandu dans les universités au Québec pour élaborer sa proposition. L’objectif est de recueillir 1500 signatures, le minimum requis pour organiser un vote dont l’enjeu serait de donner aux assemblées générales étudiantes le statut de corps décisionnel suprême de la FÉUO. Les marxistes prévoientde lui conférer le pouvoir sur les finances, les élections et la politique générale du syndicat représentant des étudiants du premier cycle.
L’institution elle-même se réunirait de façon cyclique à chaque semestre et consisterait en une réunion de tous les étudiants membres de la Fédération qui souhaitent participer. Tout étudiant aurait aussi le droit de convoquer une réunion extraordinaire, en dehors des dates de réunions cycliques. Le quorum prévu par le club est de 1 %, soit plus ou moins 350 étudiants.
Selon Jean-Philippe Ouellet, membre de l’Association des étudiants marxistes, le nombre de signatures à atteindre ne constitue aucunement une inquiétude. « Nous pensons pouvoir y arriver avant la tenue des prochaines élections partielles, soit au mois d’octobre », a-t-il confié. Pour la mise en place effective du projet, M. Ouellet considère que le printemps prochain pourrait être le moment opportun si les bonnes dispositions sont prises. Par ailleurs, le groupe d’activistes entend organiser des campagnes de sensibilisation non seulement autour de la question référendaire, mais aussi afin d’encourager les étudiants à débattre et à participer aux assemblées dans l’éventualité où ces assemblées seraient organisées. Interrogé concernant les groupes ou les associations qui pourraient se joindre à la campagne, M. Ouellet nous a confié que le club marxiste était prêt à collaborer avec l’exécutif de la FÉUO et avec tout autre organisme, mais qu’il tenait à spécifier que l’initiative part d’un groupe indépendant de la Fédération.
L’exécutif appuie la campagne
Anne-Marie Roy, Dave Eaton et Chris Hynes, respectivement présidente, V.-p. aux finances et V.-p. aux communications de la FÉUO, ont assisté à cette rencontre informative. La présidente avait déjà inclus le transfert de la fonction de corps suprême aux assemblées générales dans la plateforme électorale avec laquelle elle a remporté le dernier suffrage étudiant. Elle n’a pas hésité à faire part de son soutien à cette initiative. « Nous sommes définitivement prêts à nous investir dans cette campagne pour aider l’association des étudiants marxistes à atteindre les 1500 signatures », a-t-elle déclaré. « Par contre, l’organisation du référendum est une tâche qui incombe à ceux qui ont forgé le projet ». Mme Roy a tout de même révélé son désaccord avec le quorum à 1 %. « Je pense que pour essayer d’amener plus d’étudiants à s’impliquer, il faudrait peut-être un quorum plus important. »
L’exécutif n’a émis aucune réticence à ce que les AG deviennent l’organe ultime de décision au sein du syndicat étudiant, considérant que cela fait partie de leurs propres projets.
L’Association des conservateurs du campus de l’U d’O n’est pas du même avis. Par la voie de Jade Craig-Payette, directrice des communications, les conservateurs affirment qu’un tel bouleversement du mode décisionnel allait « forcer des idées que la majorité ne partage pas »et que « le doute est permis concernant l’efficacité des assemblées générales, compte tenu du conditionnement des affiliés de la FÉUO par les gauchistes ». À cette critique, M. Ouellet répond en objectant que « le mode de fonctionnement actuel ne permet aucune participation des étudiants dans la prise de décision. Seuls les élus sont habilités à prendre des décisions. Les AG permettront d’étendre cette compétence à un nombre d’étudiants beaucoup plus significatif. »
Selon les marxistes, près de 500 personnes avaient déjà signé la pétition jeudi dernier, au moment de la rencontre.