Montage Andrey Gosse
Par Maeve Burbridge, journaliste
La Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) annonçait, la semaine dernière, l’annulation du financement pour les clubs et services en cette période de transition. Par la suite, La Rotonde a été mise au courant du fait que la FÉUO compte également fermer ses commerces de manière permanente. Il semble toutefois y avoir deux versions de l’histoire, entre la FÉUO et le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO), par rapport à qui est responsable de la perte des services sur le campus.
« En raison des résultats du référendum, nous [la FÉUO] ne sommes pas dans la capacité de continuer avec le financement des clubs », pouvait-on lire dans un courriel envoyé aux membres exécutifs des clubs le 22 février dernier.
La présidente par intérim de la FÉUO, Paige Booth, a toutefois confirmé auprès de La Rotonde, le 21 février, que « l’entente [intérimaire] fait en sorte que la FÉUO puisse continuer à fonctionner. Cela inclut les services, programmes de santé et U-Pass, les clubs, les corps fédérés et tous autres services dont les fonds sont recueillis par la FÉUO », ce qui semble contredire les derniers messages-clé de la Fédération. Pourquoi donc, la FÉUO a-t-elle décidé de couper ce financement, pourtant vital, pour les clubs et services sur le campus alors que le contrat intérimaire stipule explicitement que la FÉUO a le devoir de les protéger ?
La FÉUO manque de sous
D’après Booth, « le financement des clubs s’arrête maintenant, car plusieurs demandes de subventions ont déjà été reçues par le Comité des clubs et excèdent la somme totale des cotisations étudiantes pour cet objectif ». C’est-à-dire que la FÉUO manque des ressources adéquats pour financer les activités des clubs pour le reste de l’année scolaire, et ne peut pas puiser dans ses propres coffres, vu la situation compromise de l’organisation.
Les membres de clubs et employés des bureaux de services de la FÉUO ne sont pas autorisés à discuter de ces coupures.
Adieu aux commerces étudiants
Les clubs et services ne sont pas les seuls organes de la Fédération à souffrir de l’instabilité de la politique étudiante à l’Université d’Ottawa. Les commerces gérés par la FÉUO, tels que Pivik, le Café Alt et la librairie Agora fermeront, et ce probablement de manière permanente.
La Fédération n’a malheureusement pas été ouverte avec la population étudiante, le SÉUO, ou les médias étudiants, en ce qui concerne la décision de fermer les commerces. La Rotonde a été mise au courant de la décision de la Fédération par plusieurs employés des commerces susmentionnés, qui se retrouvent eux aussi contraints à ne pas en parler ouvertement.
Qui en est responsable ?
Le SÉUO, syndicat qui prendra la relève de la FÉUO dès le 1er mai, a réagi à la décision de la Fédération de laisser tomber les clubs, services et commerces, par voie de communiqué le 28 février. Le Syndicat « exhorte la FÉUO d’arrêter ses plans actuels de licencier des employés, de fermer ses entreprises et de liquider des actifs jusqu’à ce qu’[ils] puiss[ent] organiser une rencontre pour planifier un processus de transition mutuellement bénéfique ».
Le Syndicat plaint également le fait que la Fédération a omis de les consulter avant de faire ces changements, pourtant majeurs. La décision soudaine d’annuler le financement de clubs et services, ainsi que la clôture voilée des commerces gérés par la Fédération compliquera le processus de transfert de services pour le Syndicat.
Paige Booth, quant à elle, a réfuté les dires du SÉUO dans une publication Facebook qui date du 1er mars : « Les propos du SÉUO sont complètement faux et très décevants », écrit-elle. Elle explique que la FÉUO « a invité [le SÉUO] à prendre part à des rencontres pour planifier la transition et pour leur offrir des ressources pour leur venir en aide. Le SÉUO a refusé ces propositions, ce qui nous a choqué ». Booth déclare que le Syndicat avait eu la chance d’empêcher la situation mais qu’il ne l’a pas prise.
La FÉUO n’a pas fait suite aux demandes d’entrevues de La Rotonde au sujet de la fermeture des commerces. Toutefois, le SÉUO a avoué « qu’[il n’a] aucune idée de la façon que la FÉUO désire aller de l’avant, puisqu’elle ne communique pas avec [lui] de façon ouverte et transparente », ce qui contredit les propos de la Fédération.