Par Noura Cherkawi
Performance Voyage 5 (PV5) est un festival qui fait des tournées dans divers pays à travers le monde. Le festival présente des performances vidéo élaborées par 13 artistes provenant des quatre coins du globe : l’Italie, l’Iran, l’Allemagne, Haïti, le Canada et la Pologne. Le thème de cette cinquième édition est le « Domestique ». Le Festival présente ainsi des concepts engagés tels que la situation des sans-abri, des autochtones, de la famille, et des immigrants.
D’une durée maximale de dix minutes, les vidéos traitent d’une panoplie de sujets et abordent divers registres et techniques cinématographiques. Ces vidéos, privés d’un scénario suivant un ordre logique, remuent l’intériorité des spectateurs et provoquent différentes sensations : le dégoût, l’ennui, la lenteur, le rire, le mépris ou la surprise. Ces émotions ouvrent un espace de possibilités de remise en cause. Une artiste retenue pour ce festival, Rah Saneie, est diplômée du département d’Art visuel de l’Université d’Ottawa et son travail a été exposé à Ottawa, à Toronto et à l’internationale, notamment à New York, en Iran, en Chine, à Berlin, à Graz, à Vienne, à Hambourg et à Londres.
Origines et avantages
Un dialogue avec le directeur de la galerie SAW, Jason St-Laurent, et le directeur du festival, Timo Soppela, lève le voile sur la genèse et les intentions de ce projet.
C’est en 2011, à la suite d’un appel ouvert mondialement et accessible à tous les artistes, que Performance Voyage a débuté. En effet, PV5 s’inspire du plus grand festival art de scène, Amorph! Timo Soppela, directeur de la galerie MUU en Finlande, indique que le titre a été inspiré par une vidéo performance intitulée Voyage dans laquelle un artiste avait créé sa propre île et naviguait librement sur un bateau. L’appel international, vu sous l’angle de « Performances » donne naissance à « Performance Voyage », qui fait également référence aux tournées qui s’opèrent chaque année.
L’organisation MUU, partenaire du festival PV5, tisse chaque année de nouveaux liens à l’échelle planétaire. Le festival est unique en son genre puisque les performances constituent l’un des arts les plus difficiles. L’art de la performance a tendance à être très expressif et à toucher différents sujets engagés. Les artistes explorent des questions politiques ardentes d’actualité et abordent des problématiques d’intérêt public.
Une relation internationale
La galerie SAW entretient une belle relation avec la galerie MUU depuis quelques années et elles ont collaboré sur différents projets. « Nous avons un mandat similaire : se concentrer sur la performance, les arts médiatiques et de nombreuses disciplines que MUU soutient. C’est dans un sens organique de présenter ce festival ici chez nous », confie le directeur de la galerie SAW.
Le festival se distingue, car il permet de valoriser le travail des artistes, de les aider et de leur permettre d’être vus partout dans le monde, tout en économisant beaucoup. Ils facilitent l’accessibilité à une quinzaine d’artistes en moins d’une heure. « Le programme est intéressant, car il démocratise l’art de performance », continue St-Laurent. « Les performances artistiques coûtent cher parce que les corps ont besoin d’être là pour le spectacle. Ici, vous pouvez voir l’un des meilleurs spectacles touchant à tous les domaines de l’art en une soirée ».
« Ce festival connaît un grand succès et ne fait que grandir. Alors que nous présentons la cinquième édition, nous nous préparons déjà pour la sixième », explique fièrement Soppela. La sixième édition aura pour thème : « Future, demain ».