– Par Katherine Sullivan –
Auriez-vous vu une belle blonde par hasard? Un élève du Conservatoire de musique de Gatineau aimerait bien la retrouver. Un basson d’une valeur de 25 000 $ a disparu de la salle de bassons du Conservatoire la semaine dernière.
J’aimerais bien pouvoir accuser le colonel Moutarde d’avoir commis le crime à l’aide de la clé anglaise, mais j’ai l’impression que le voleur en question n’avait rien d’imaginaire. La salle était pourtant bien verrouillée au sein d’un établissement également sous surveillance. Ceci n’a pas empêché un voleur de s’y faufiler et de se sauver avec un joli basson connu sous le nom de « la blonde » en raison de sa couleur inaccoutumée. Ce geste, par contre, blesse bien plus que l’établissement en question, car un musicien n’a soudainement plus de basson. Et quel basson! Celui-ci n’est pas le genre d’instrument que l’on pourrait normalement se procurer sur ebay. Quiconque l’ayant volé n’est clairement pas très futé. Un instrument de la sorte peut difficilement être vendu par la suite, tout comme un tableau rare qui aurait été dérobé. J’espère au moins qu’il peut en jouer!
En plus d’avoir manqué d’un peu d’intelligence, ce voleur est d’une cruauté qui me dépasse. Un instrument devient le compagnon d’un musicien, à force de pratiquer plusieurs heures par jour, de peaufiner son talent musical et d’apprendre à connaître l’instrument. Je ne peux qu’imaginer la détresse du musicien. De plus, j’admire énormément les bassonnistes. Le basson est un instrument complexe à maîtriser et produit un son aussi riche que du caramel chaud. Alors priver un artiste d’un tel instrument est horrible. Mais que va-t-il faire à présent? Chanter sa partition lors des concerts d’orchestre? Imaginez un cycliste courir le Tour de France, faute d’avoir un vélo. Il pourrait, bien sûr, en louer un, mais ce serait probablement l’équivalent de passer d’un vélo de course au tricycle de votre nièce de quatre ans. J’aimerais bien voir Lance Armstrong faire une course sur un tricycle!