
Patrick Grandmaître : Reconstruire un programme, à partir de zéro
Crédit visuel : uottawa.ca
Par Pascal Vachon – Journaliste
Reconstruire un programme, de A à Z, pour arriver à une équipe de calibre national ne sera jamais comptabilisé dans la fiche de l’entraîneur des Gee-Gees, Patrick Grandmaître. Ce ne sont pas les victoires qui ont marqué ceux et celles entourant l’entraîneur et son équipe, au cours des quatre dernières saisons.
Pour les membres de l’équipe de hockey masculine des Gee-Gees, dont 17 concluent présentement leur parcours universitaire, c’est avant tout l’homme derrière l’entraîneur qu’ils retiendront.
« J’ai eu la naissance de ma petite fille cet été et je ne pense pas que j’aurais été capable de le faire dans n’importe quelle autre équipe », souligne le vétéran attaquant Cody Drover. « Pat m’a été d’une grande aide et il était là à chacune des étapes. Il était avec nous le jour après que ma fille est née. Individuellement, il a été incroyable avec moi. Tous les autres joueurs peuvent dire la même affaire », ajoute Drover.
Grandmaître n’a pas seulement ce type d’influence sur ces joueurs, mais aussi sur ces adjoints. « Personnellement, Pat a été incroyable avec moi en me donnant une opportunité d’être un entraîneur, à temps plein, ce qui est un rêve devenu une réalité pour moi. Le programme n’aurait pas le succès qu’il a connu avec quelqu’un d’autre à sa tête », confie Brent Sullivan, qui a rejoint le groupe d’instructeurs en 2016.
Comme entraîneur
Si plusieurs apprécient Grandmaître, à l’extérieur de la patinoire, celui-ci se démarquent également dans sa vie professionnelle.
« Il est franc avec ces joueurs, il apporte l’aspect plaisir sur la glace », lance Kevin Domingue, le meilleur buteur du gris et grenat pour la saison 2019-2020.
« C’est une excellente tête de hockey, tous les gars sont d’accord pour dire qu’on l’adore avec sa personnalité et son approche » explique le joueur centre, Yvan Mongo. « C’est facile de jouer pour un entraîneur que tu aimes. C’est pour ça que les gars ont vraiment acheté la structure qu’il nous a imposée », poursuit-il.
Un leader né
« C’est un vrai leader, je ne peux pas imaginer quelqu’un dans une meilleure position que lui pour faire ce qu’il a fait avec un nouveau programme. Sa préparation pour les parties, les pratiques et la façon dont il nous permettait de balancer notre horaire d’étudiant athlète était sans reproche », souligne le défenseur Michael Poirier.
Pour Sullivan, adjoint à temps plein avec Grandmaître depuis juillet 2017, son collègue s’est valu le titre d’entraîneur de l’année au Canada pour la saison 2018-2019 et le respect de ses pairs grâce à ses compétences en gestion.
« J’ai joué très longtemps pour voir des bons et de mauvais meneurs, mais il n’y en a pas beaucoup qui sont meilleurs que lui en termes de leadership. Même quand on a une réunion avec tout le groupe d’entraîneurs ou avec le service des sports, il a une présence [qui fait en sorte que lorsqu’] il parle, tout le monde écoute », décrit l’adjoint de Grandmaître. « C’est juste de dire que le programme n’aurait pas le succès qu’il a connu avec quelqu’un d’autre à sa tête », conclut Sullivan.
La troupe du pilote du gris et grenat aura comptabilisé une fiche de 83 victoires et 35 défaites. Cela équivaut à un pourcentage de victoire de .619, en quatre campagnes. Si les joueurs sont conscients que leurs efforts auront été une grande partie de leur succès, ils ne peuvent expliquer l’autre partie sans pointer la direction vers un homme ; leur entraîneur-chef.
« Il a été le gars le plus influent durant tout ce processus. Il a fait un bon travail de recruter de bons individus en premier. Le programme, quasiment au complet, est son bébé et il a fait un bon travail de l’amener à ce qu’il est aujourd’hui. Sans lui, il n’aurait rien », juge le vétéran Brandon Jacome.
Avant le gris et grenat
Avant son embauche, en juillet 2015, Grandmaître aura passé par plusieurs processus d’entrevue. Il s’est démarqué du lot, représentant une cinquantaine de postulant.e.s pour le poste. Quatre ans plus tard, ces joueurs donnent beaucoup de crédit à ceux qui l’ont engagé.
« Je ne pense pas qu’ils auraient pu avoir choisi un meilleur entraîneur pour reconstruire ce programme. Tout ce qu’il a fait, tout ce qu’il recherche chez les joueurs, qui il recrute, l’équipe d’entraîneurs, c’est juste incroyable. Il trouve toujours la pièce parfaite du casse-tête pour la faire rentrer. J’ai toujours entendu qu’il recherchait de bonnes personnes et tu peux le voir dans la chambre », indique Drover.
Grandmaître aura mené sa troupe à quatre participations au séries d’après saison, une qualification aux championnats nationaux et une finale de la Coupe Queens. La saison 2020-2021 de cette troupe intrigue, avec une équipe, encore à reconstruire.
La Rotonde, comme à son habitude, vous tiendra au courant du rendement de cette troupe renouvelée.