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Par Yasmine Mehdi
CONTRAT DU RECTEUR
Cette rentrée universitaire, tous les yeux étaient rivés sur le nouveau recteur, Jacques Frémont, alors qu’il partait à la rencontre de la communauté universitaire. Au milieu de ce brouhaha, que faisait l’homme qui l’a précédé pendant huit longues années? Qu’est devenu Allan Rock? Sera-t-il de retour sur le campus plus tôt qu’on le pensait?
Un au revoir très éphémère
Le 23 juin dernier, soit près d’une semaine avant de quitter son poste, Allan Rock annonçait sur les ondes de l’émission Les voies du retour son intention de revenir à l’U d’O à titre de professeur à la Faculté de droit.
Tout portait à croire que Rock faisait tout juste part de ses projets de carrière, alors que ceux-ci étaient prévus dans son contrat avec l’U d’O, signé en date du 27 juin 2013. Dans celui-ci, on peut lire que Rock aura droit à 19 mois de congé administratif au cours desquels il conservera son salaire de recteur [395 000 $ par an] avant de revenir à titre de professeur titulaire.
« Ce congé vous permettra de vous préparer à assumer vos responsabilités académiques et savantes en tant que membre du corps professoral », stipule le contrat. Selon un article paru dans le magazine Tabaret en juin dernier, Rock « consacrera une session à l’étude du droit aux États-Unis ». Pendant cette période, il touchera 625 000 $.
Quand le salaire est là, mais pas le doctorat
L’histoire se complique à mesure que les pages du contrat du professeur Rock se tournent. On apprend ainsi que son salaire sera « égal à 130 % du salaire maximal accordé au rang de professeur titulaire ». Concrètement, le professeur Rock touchera ainsi plus de 230 000 $ annuellement, violant la Convention collective et menant le syndicat des professeurs à déposer un grief.
Jennifer Dekker, présidente de l’APUO, a lourdement dénoncé la situation, en avançant que Rock ne détenait pas de doctorat, qu’il n’avait jamais fait d’enseignement ni de recherche ; « des critères universels » pour atteindre le prestigieux rang de professeur titulaire.
Nathalie Des Rosiers, doyenne de la section Common Law, rejette ces accusations. Elle soutient que la convention collective prévoit qu’un comité, le Comité du personnel d’enseignement, évalue les candidatures et émette une équivalence au doctorat. En effet, selon la Convention la dite équivalence peut être émise si le candidat a « contribué de façon importante à l’avancement des connaissances dans sa discipline ».
Rock ayant été ministre de la Justice entre 1993 et 1997, Mme Des Rosiers déclare que le Comité a « approuvé à l’unanimité » sa candidature et s’enthousiasme de son intégration prochaine à la Faculté.
Professeur Frémont?
À en croire le contrat de l’actuel recteur disponible en ligne, il semblerait que, à la fin de son mandat, Frémont ait droit à un congé administratif d’une durée d’un an pour « se préparer à assumer [ses] responsabilités » en tant que professeur titulaire. Son salaire, contrairement à celui de Rock « sera établi en fonction du salaire maximum au rang de professeur régulier titulaire. »
Si le contrat met la lumière sur quelques questions, il reste à savoir pourquoi la clause salariale y a été modifiée. En attendant, l’administration demeure silencieuse et n’a pu fournir de réponse à La Rotonde à date de publication.