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Partis politiques à l’Université d’Ottawa- Politiser, une priorité

22 septembre 2014

Club Politique

– Par Clémence Labasse-

Illustration: Andrey Goose

Pour la Semaine des clubs, La Rotonde a rencontré les différents clubs politiques de l’Université d’Ottawa (U d’O) pour discuter de leur rôle sur le campus et de l’importance de la mobilisation étudiante.

                  Élections provinciales en début d’année, élections municipales le mois prochain, élections fédérales en 2015, la vie politique rythme celle des citoyens ottaviens. Mais qu’en est-il pour les étudiants de l’U d’O? Avec une très faible participation lors des élections qui les touchent directement, alors que moins de 8 % des étudiants ont voté pour élire l’exécutif actuel de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), on est en droit de se demander si les étudiants sont correctement politisés.

« Informer », le mot d’ordre des clubs politiques

                  Sur le campus, différents clubs et associations politiques s’activent pour promouvoir leur idéologie, et plus généralement, pour informer la population étudiante.

                  Le Nouveau Parti démocratique, le Parti conservateur, le Parti libéral et le Parti vert ont tous leur pendant sur le campus, mais il existe également des clubs pour les partisans d’idées libertariennes ou marxistes.

                  Quelle que soit leur affiliation cependant, tous ont un même objectif : éduquer et intéresser les étudiants à la politique. « L’université est l’endroit où la discussion se passe, car une fois que tu es adulte avec un emploi, tu es souvent déjà établi sur beaucoup de choses », explique Harrison Flemming, président du UO Campus Conservatives. « Ici, nous cherchons tous des réponses, et même si certains se dirigent plus vers un chemin social-démocrate, fondamentalement, nous nous impliquons tous pour la même raison : voir un meilleur Canada », affirme-t-il.

                  Jackson Mitchell, coprésident des Verts de l’UO, renchérit qu’« il y a beaucoup d’étudiants et d’étudiantes qui ne savent pas ce qui se passe, soit au Canada, soit dans le monde. Donc tous les clubs sont importants pour les informer et les rendre plus engagés dans la politique ».

                  « Même si nos rencontres sont entre partisans, elles sont ouvertes à tous », ajoute Geneviève Ratelle, membre de l’exécutif du NPD de l’U d’O. « Nous invitons tous les étudiants à se joindre à nous pour en convaincre plus et pouvoir prendre ultimement une décision éclairée ».

Que font-ils concrètement?

En général, l’un des objectifs premiers des regroupements politiques de l’Université est de prendre de l’expansion. « J’aimerais beaucoup élargir le club, attirer de nouveaux membres », avoue M. Mitchell.

Omar Benmegdoul, fondateur et président de la UO Liberty Society, admet que le club « voudrait être plus visible, que plus de gens aient en tête la présence de l’idéologie libertarienne ». Ce parti non partisan est l’un des plus récents du campus et s’associe avec l’idéologie libérale classique.

Sinon, chaque club organise ses propres événements : des rencontres sociales, des discussions, et des soirées cinéma, mais également des événements de plus grande envergure.

                  Le Parti vert, par exemple, a déjà invité leur chef fédérale Elizabeth May à venir discuter avec eux, ainsi que Mike Schreiner, leader du Parti vert de l’Ontario. De même, l’UONPD, qui est affilié directement avec le parti officiel de l’Ontario, invitera bientôt Paul Dewar, député néo-démocrate, et plus généralement, propose des opportunités de bénévolat et d’expérience pratique de la politique. Le Parti conservateur, quant à lui, invite des membres du Parlement, comme Mike Chang, pour discuter. Ce Parti organise également des débats avec les autres clubs, lors de soirées ouvertes intitulées « Think Different ».

                  Le club du Parti libéral n’a pas répondu à La Rotonde pour discuter de leurs activités.

Faire changer les choses

                  Les clubs politiques font-ils effectivement changer les choses, que ce soit sur le campus ou à plus grande échelle? Si leur mission principale reste d’éduquer la population étudiante, il arrive parfois à ces groupes de devenir plus actifs.

                  Le Parti vert raconte notamment qu’il a déjà organisé quelques manifestations dans le passé. Mme Ratelle, du UONPD, a quant à elle créé le premier site internet du club sur lequel se trouve une section « Impliquez-vous », où les étudiants trouveront toutes les informations sur les différents candidats néo-démocrates de chaque circonscription.

                  Mais le groupe qui s’est le plus mobilisé ces dernières années est probablement celui des marxistes, soit le Mouvement étudiant révolutionnaire, qui l’année dernière a fait bouger les choses à l’Université en réussissant à mettre en place des Assemblées générales étudiantes, après deux référendums. Jean-Philippe Ouellet , membre senior et ancien président du Mouvement, explique qu’il aimerait « cette année pouvoir passer un mandat de grève aux assemblées générales pour encourager la population étudiante à se mobiliser ». Il précise que cela servirait à inculquer une culture de militantisme et de démocratie aux étudiants de l’U d’O.

Un mouvement purement étudiant?

                  Toutefois, sur les campus universitaires de tout le pays, un nouveau mouvement appelé Génération Screwed, orienté essentiellement vers les étudiants, se développe. Cette communauté politique qui rassemble de plus en plus d’adhérents sur les réseaux sociaux se définit comme étant « un mouvement qui cherche à révéler la gravité du fardeau financier qui tombe sur les épaules de notre génération ». En voyant la popularité du mouvement sur Facebook, on peut supposer qu’un mouvement tourné uniquement vers les étudiants est peut-être la solution pour les politiser.

 

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