Partager ses vacances avec un organisme communautaire : un projet étudiant de dons et de participaction
En juillet dernier, ma copine Esther et moi prenions des cours d’été ; elle en travail social et moi en économie. Nous nous sommes mis à réfléchir au projet de vacances dont nous avions grand besoin, cherchant comment joindre l’utile à l’agréable.
Discutant et prenant un café, nous nous sommes mis à considérer l’idée suivante : pourquoi ne pas profiter des deux semaines séparant le semestre d’été du semestre d’automne pour un projet de vacances qui soit en même temps au profit d’un organisme ou d’une charité? Un cyclothon? Emballés, nous commençâmes nos démarches, cherchant à la fois un trajet et une cause solide. Nos démarches nous menèrent à Centraide Outaouais… et à la Gaspésie.
Centraide Outaouais fait partie d’un vaste mouvement en étant membre de Centraide Canada, œuvrant envers des enjeux sociaux tels que la pauvreté, les conditions de vie, la sécurité alimentaire, la famille, ainsi que la mobilisation des communautés. La contribution de Centraide la plus importante est dans le domaine de la campagne de collecte de fonds. Les dons qu’ils reçoivent sont redistribués à un éventail d’organismes communautaires accrédités afin d’appuyer et d’assurer la livraison de services de première ligne à plusieurs types de population. Centraide Outaouais appuie 68 organismes, organismes qui font environ 100 000 interventions par année (d’après le rapport annuel de 2013- 2014). En 2013-2014, Centraide Outaouais a perdu une part de ces dons habituels, une perte énorme pour le tissu de soutien communautaire.
Le projet que nous leur avons proposé consistait en une expédition de 1000 km à bicyclette s’articulant sur les prin- cipes du crowd-funding. En se servant de Facebook, nous avons monté une page d’évènements et y avons ajouté un lien externe sécurisé permettant à un visiteur de faire un don directement à Centraide Outaouais pour encourager notre cyclothon. Avec leur appui ainsi que celui d’un magasin de vélo commanditaire (Bicyclettes Pecco’s), notre aventure commença véritablement.
À la mi-août, nous prîmes le train en direction de La Pocatière, porte du Bas-St-Laurent. Nous avions nos vélos, de l’équipement de camping, des gamelles et une cuisine de fortune, quelques rechanges et le sens de l’aventure à vif. Nous avons parcouru la Haute-Gaspésie jusqu’à Gaspé, longeant l’estuaire, pour ensuite se rendre à Matapédia en suivant la Baie-des-Chaleurs. À chaque jour, nous pédalions de 70 à 80 km, après quoi nous cherchions un endroit où planter notre tente. Nous avons ren- contré des groupes communautaires locaux et les gens chez qui nous avons cogné pour demander un morceau de terrain firent preuve d’un chaleureux accueil et touchante générosité. Les rencontres que nous avons faites ont été mémorables.
Des gens se sont joints à notre cam- pagne sur internet, à travers laquelle ils pouvaient suivre le développement du voyage et effectuer un don pour Centraide. Les contributions se sont chif- frées à quelques centaines de dollars.
J’en préserve l’impression que cette formule patrticipaction permet plu- sieurs choses simultanément. D’une part, elle permet l’engagement communautaire sur la base d’une activité intense, en contraste avec la forme plus conventionnelle du bénévolat qui veut qu’un individu y consacre du temps à un intervalle régulier et sur une période qui s’étale du moyen terme au long terme. D’autre part, la structure crowd-funding permet une diversification et stratification des sources de dons, puisque plusieurs personnes s’engageant dans ce type d’activité indépendamment les uns des autres au- ront accès à des réseaux de donateurs potentiels très variés. Finalement, ce type d’activité accorde à l’organisme bénéficiaire une visibilité à la fois sur les réseaux sociaux, mais aussi sur le terrain.
Ce modèle est certainement à préserver pour allier une aventure à une contribution utile. D’ailleurs, le lien est encore valide si vous voulez encourager ce genre d’initiative et Centraide : www.facebook.com/1000kmCentraideOutaouais !
– Xavier Lemyre et Esther Frigon Université d’Ottawa, Université du Québec en Outaouais