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Par Yasmine Mehdi
Papothé
Le 23 novembre dernier, soit deux jours avant la Journée internationale pour l’élimination de la violence faite aux femmes, une dizaine de membres du groupe de discussion pour femmes racisées Papothé se rencontraient autour d’une tasse de thé afin de discuter de la question. Si une conclusion est ressortie de cette longue conversation, c’est qu’il resterait encore beaucoup de travail à faire en matière de lutte pour les droits des femmes.
Des constats troublants
Si c’est Valérie Masumbuko, co-fondatrice de Papothé et doctorante à l’Institut d’études féministes et de genre, qui modérait la discussion, nombreuses sont les participantes qui ont tenu à partager leurs constats et expériences personnelles sur la question de la violence faite aux femmes.
Les réactions étaient nombreuses, et pour cause : les chiffres que présente Masumbuko ont su choquer. Une femme sur trois aurait déjà subi de la violence sexuelle ou physique de la part de son partenaire; les femmes et les filles représentent environ 70% des victimes du trafic humain; 200 millions d’entre elles ont subi une forme de mutilation génitale.
« C’est très important de parler de ces enjeux », explique Julie Edeline Gallant, étudiante et participante au groupe de discussion. « On voit plusieurs actes de violence à l’égard des femmes, beaucoup d’actes de violence sexuelle sur les campus à l’UQO et même ici, on voit donc que c’est toujours un sujet d’actualité. »
Femmes autochtones, violence institutionnelle, viol comme arme de guerre, intersectionalité : les sujets abordés par les membres de Papothé étaient sérieux, mais c’est dans une atmosphère détendue et ouverte que ces nombreuses conversations ont eu lieu.
L’aventure Papothé
Papothé célébrait sa première année d’existence en septembre dernier. Pour Valérie Masumbuko, l’heure était au bilan : « Le combat n’est pas encore fini, mais Papothé s’est déployé au-delà des frontières que nous lui avions prescrites. »
Initialement mis en place pour pousser l’Institut d’études féministes et de genre à créer une chaire sur les femmes racisées, Papothé s’est retrouvé à organiser plusieurs évènements et à devenir un membre actif de la communauté sur le campus, pour le plus grand bonheur de ses membres.
Aujourd’hui, Julie Edeline Gallant parle pour plusieurs lorsqu’elle se déclare « heureuse d’avoir un espace sécuritaire dans lequel [elle peut] s’exprimer et partager toutes [ses] inquiétudes ».