– Par Pierre-Alexandre Cardinal –
C’est sur fond de grande activité au Proche-Orient que, dimanche dernier, les groupes Canadiens pour la justice et la paix au Moyen-Orient (CJPMO) et Solidarity for palestinian human rights (SPHR) accueillaient le docteur Mustapha Barghouti pour une conférence intitulée «Palestine, la lutte pour la liberté».
Le docteur Barghouti est reconnu internationalement et son curriculum est impressionnant: candidat à la présidence de l’actuelle Palestine en 2005, membre du conseil législatif palestinien depuis 2006, nominé au prix Nobel de la paix en 2010, fondateur de l’Union des comités humanitaire palestiniens et docteur de profession.
La conférence s’est ouverte sur une note historique; le docteur Barghouti a rappellé que la solution à deux États, qui, pour plusieurs, est sur la voie de la réussite, n’est pas nouvelle, c’est une boucle datant de 1947 qui est bouclée avec l’issue du vote aux Nations-Unies, jeudi dernier, qui recevait la Palestine comme État observateur à l’Assemblée Générale de l’organisation internationale.
Parlant de sa présence à Gaza lors du bombardement israélien d’il y a quelques semaines, le docteur Barghouti a déclaré que, à travers ses expériences médicales et humanitaires, jamais il n’a vu d’actions aussi inutilement meurtrières, ayant coûté la vie à tant de civilsIl attribue la responsabilité de cette situation au manque de pressions internationales sur le gouvernement israélien.
Le Canada et la Palestine au cœur de l’actualité
Le docteur Barghouti a qualifié d’«irrationnel» le vote canadien contre l’admission de la Palestine aux Nations-Unies. Ce vote, aligné sur ceux des états israélien et américain, rappelle, pour le Dr Barghouti, que la majorité des États ayant voté contre l’accession de la Palestine au statut d’état observateur à l’ONU sont d’anciennes dépendances américaines, toujours sur le respirateur du géant occidental. Le conférencier a ainsi soulevé la question de savoir s’il en allait de même avec le Canada.
L’accent a ensuite été mis sur la solidarité avec la Palestine. Dr Barghouti invite les intéressés à visiter la Palestine, à supporter la campagne de boycott et de désinvestissement, à demander aux politiciens de ne pas supporter les politiques d’Israël et à supporter le travail humanitaire en Palestine. À cet effet, le médecin de profession a présenté l’Union des comités humanitaires palestiniens. Cet organisme qu’il a fondé forme des équipes de premiers soins intervenant lors de situations critiques afin d’aider les blessés, en effectuant aussi un rôle psychosocial envers les victimes affectées mentalement.
Espoir et liberté d’expression
Thomas Woodley, président de CJPMO, s’est dit content de l’assistance, surtout un dimanche soir avant le début de la session d’examen, mais aussi du ton de l’assemblée qui, suite au vote de cette semaine, semblait pleine d’espoir.
À propos de supposés craintes pour la sécurité lors de l’évènement, Assma Basalamah, membre active de SPHR, déclare qu’elle espère que cet évènement et l’exposition au Café Alt, organisés par SPHR, seront des précédents pour démontrer que des sujets controversés peuvent être discutés sans anicroches. M. Woodley, pour sa part, persiste à penser que les universités doivent être l’avant-garde de la liberté d’expression, et ne doivent pas se laisser entraîner vers les solutions faciles.