
Ouverture de la résidence Friel -400 nouveaux lits pour la rentrée
-Par Clémence Labasse-
L’Université d’Ottawa (U d’O) se sent un tout petit peu moins à l’étroit pour accueillir ses nouveaux étudiants, cette rentrée. Aux 3000 places offertes auparavant s’ajoutent 400 nouveaux lits pour le semestre d’automne. Mais pour en profiter, il faut aux résidents marcher un peu.
En effet, la nouvelle résidence ouvre ses portes au coin de la rue Friel et de la rue Rideau, à une dizaine de minutes à pied du campus. Dans ce bâtiment de huit étages, les étudiants se partagent 200 unités — des suites et des studios simples ou doubles — en plus des salles de vie commune, cuisines, salles de lavage et d’entreposage, et d’autres équipements particuliers à la résidence. Les chambres y sont presque toutes différentes, comme l’explique Rachèle Paquet, conseillère communautaire à la résidence. « En tout, il y a 89 aménagements de chambre différents. Cela surprend au premier abord, les nouveaux arrivants ne savent pas à quoi s’attendre quand ils emménagent », indique-t-elle.
« Friel n’était pas le premier choix de personne. D’ailleurs, il n’était même pas possible de la choisir, car elle a été ajoutée sur la liste juste avant la date limite pour les applications en résidence. Mais pour la plupart, je dirais que les résidents ont été agréablement surpris », ajoute Mme Paquet.
Michel Guilbeault, directeur du Service de logement de l’Université, précise qu’« il est toujours difficile de rencontrer les préférences des étudiants. Quand nous avons commencé à offrir Friel, nous avions déjà comblé 80 % des places sur le campus. Nous avions donc encore de la place pour les étudiants pour lesquels habiter à dix minutes du campus n’était pas une option. »
Déficit de logements : un début de solution
Cette nouvelle résidence constitue un premier pas en vue de combler le déficit de logements de l’U d’O. Celle-ci vise à créer dans les années qui viennent quelque 1200 nouvelles places en résidence.
Il est vrai que les besoins étaient criants. Alors qu’en une douzaine d’années la population étudiante a augmenté de presque 15 000 nouveaux membres, moins de 300 places en résidence ont été créées au cours de la même période, selon le comité Action Côte-de-Sable, une association communautaire représentant les résidents du quartier voisin du campus.
Pour gérer les demandes d’admission, il a d’abord été décidé de prioriser le logement des étudiants de première année et des étudiants étrangers, mais d’autres s’en sont trouvés pénalisés. Abel Jacob, étudiant en génie mécanique de deuxième année, admet que « si je pouvais revenir vivre en résidence, je le ferais, mais comme je suis parti de l’Université pour un semestre, ce n’est pas vraiment possible. »
Pourtant, M. Guilbeault affirme qu’il n’y a pas de crise. « Les étudiants de première année qui font leur demande à temps ont chacun leur place en résidence garantie. Pour le reste, il arrive que les applications ne soient pas faites dans les délais établis, ou simplement que des étudiants ne souhaitent pas vivre en résidence », mentionne-t-il.
« L’analyse a été basée sur cette question : « si nous devions combler les demandes de tous les étudiants qui veulent vivre en résidence, peu importe la date limite de demande d’admission, combien de lits aurait-on besoin? », et c’est ainsi que nous sommes arrivés aux 1200 », poursuit le directeur à propos du diagnostique de l’Université.
Historique des démarches
Il n’est toutefois pas facile d’arriver à de tels résultats sur place. Au début de l’année, un projet privé d’immeuble de neuf étages au croisement des rues Laurier et Friel a été mis en échec par l’opposition des résidents, rassemblés par l’organisme Action Côte-de-Sable, qui milite pour une préservation de l’intégrité du quartier. Leur pétition, forte de 1100 signatures, a fait reculer le Conseil municipal.
En revanche, une future résidence de 170 places sur l’avenue Henderson a reçu le feu vert de la ville. Les travaux de construction commenceront cette semaine et la résidence devrait ouvrir ses portes pour l’automne 2015. Mais 170 places, c’était encore bien peu.
L’Université a donc décidé de faire du neuf avec du vieux en louant les locaux d’une maison de retraite près de la rue Rideau. C’est ce qui lui a permis d’obtenir en quelques mois seulement la nouvelle résidence. Grâce à cet accord de location à long terme, signé en mai, et au chantier de l’avenue Henderson lancé par après, l’Université disposera d’ici 2015 de 600 nouvelles places en résidences, soit la moitié de son objectif.
Pour le reste, l’Université avance qu’elle « continue à explorer différentes opportunités pour l’ajout de places à court terme et travaille aussi sur un plan directeur qui pourrait permettre d’identifier d’autres opportunités à moyen-long terme ». Que ce soit dans son voisinage immédiat ou un peu plus loin, l’Université n’a pas fini de gagner du terrain, puisque le manque d’espace sur le campus demeure un enjeu majeur à plusieurs égards.