– Par Julien Dupont –
Pas besoin de traverser un océan pour voir l’Europe! Nuits Claires, le Festival du Film balte et nordique, viendra illuminer les écrans d’Ottawa du 1er au 12 février. Pour la quatrième année, les participants, soit la Suède, la Norvège, le Danemark, la Finlande, l’Islande, l’Estonie, la Lettonie et la Lituanie présenteront chacun un film pour faire valoir le cinéma de leur patrie.
Les films seront présentés pendant le Bal de Neige à l’auditorium des Archives, au 395 rue Wellington. On y présentera des titres aussi variés que My Stuff, une expérience drôle et existentialiste de l’entrée finlandaise, et Blood Type, le documentaire estonien qui ouvrira le Festival samedi soir avec un regard différent sur la guerre de l’Afghanistan et les soldats Estoniens qui y ont participé.
Tom McSorley, le directeur exécutif de l’Institut canadien du film (ICF), raffole de ce partage culturel : « Il y a entre nos pays des similitudes évidentes, tel que le climat, ce qui nous rapproche, mais nous partageons aussi une certaine aliénation. Quoique le Canada soit grand physiquement, nous sommes un peu comme ces petits pays baltes dans le sens où nous devons nous efforcer pour avoir une voix, pour ne pas se laisser assimiler par Hollywood. Il est donc intéressant de pouvoir partager nos visions culturelles qui sont semblables et uniques à la fois. »
Au sujet de l’assimilation, les films seront tous présentés dans leur langue respective et sous-titrés en anglais. C’est seulement à Montréal que certains films afficheront des sous-titres francophones. « Nous souhaiterions présenter les films dans les deux langues, mais ce n’est pas toujours possible », explique M. McSorley. « Malheureusement, l’anglais est la langue d’affaire dans le monde cinématographique, et certains des pays n’ont pas les ressources pour une double traduction comme la Suède. » Le film suédois, The Last Sentence, est un de ceux qui seront présentés en français lorsque le Festival atterrira à Montréal au printemps.
Britt Bengtsson, qui représentait l’ambassade de Suède, ne manque pas de promouvoir le film de son pays. The Last Sentence est l’histoire vraie d’un journaliste qui s’est risqué à dénoncer le fascisme qui montait dans les années 1930. Mme Bengtsson croit que le film présente un message important face au néo-antisémitisme et à la montée contemporaine de certains partis de droite, notamment en Grèce. « Le Festival et son partage de cultures est très important. Lorsqu’on apprend à se connaitre, on empêche la formation de préjugés. On forme une base, on se comprend ; aujourd’hui on coopère au cinéma, demain c’est au niveau politique », ajoute-t-elle.
Interrogé sur quel message il aimerait passer aux étudiants, M. McSorley répond : « Ouvrez vos yeux! » Le festival et les films qu’il propose permettront au public de découvrir d’autres cultures et d’en apprendre plus sur les sociétés d’Europe du Nord et des pays baltes.