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Par : Charley Dutil-Journaliste
Entrevue avec Mona Nemer
Ancienne vice-rectrice à la recherche et directrice du Laboratoire de génétique moléculaire et régénération cardiaque de l’Université d’Ottawa, Mona Nemer a été nommée à la fin du mois de septembre au poste de Conseillère scientifique en chef (CSCC) du Canada. La Rotonde s’est entretenue avec elle pour connaître les perspectives de développement de l’U d’O dans le domaine de la recherche au cours des années à venir.
La Rotonde : Félicitations pour votre récente nomination, quelles sont désormais vos principales responsabilités ?
Mona Nemer : Il y a trois volets à mon nouveau poste. Le premier volet en tant que CSCC est de conseiller la ministre de la Science, l’honorable Kirsty Duncan, ainsi que le reste du gouvernement libéral sur les questions scientifiques. Le deuxième est d’encourager la communication entre les différents instituts scientifiques et entre scientifiques en général. Le troisième volet, celui que je crois être le plus important, est d’informer et de promouvoir la science auprès du public.
LR: Avez-vous des buts spécifiques que vous souhaitez accomplir durant votre mandat ?
MN : Oui, quelques-uns en fait. Comme je l’ai mentionné plus tôt, j’aimerais bien rendre la communication entre scientifiques canadiens et étrangers plus facile afin de faciliter le partage entre scientifiques ainsi que les avancées technologiques. J’aimerais également trouver des façons d’améliorer la connaissance des Canadiens sur certains phénomènes afin de les faire accepter par tous. Je pense que cela est possible si la compréhension scientifique derrière ces phénomènes est comprise et bien enseignée.
LR : Vous avez été vice-rectrice à la recherche à l’U d’O pendant 11 ans, quelles sont les forces de l’Université dans le domaine de la recherche ?
MN: Je crois que l’U d’O a plusieurs avantages par rapport à d’autres universités canadiennes en raison de son bilinguisme. Son bilinguisme la rend par défaut l’université parfaite pour toute recherche en jonction avec le gouvernement et à propos des droits de la personne. Présentement, les facultés de droit ainsi que des sciences sociales collaborent sur des projets de recherche concernant les lois d’intimité en ligne et du commerce en ligne. Une autre force de l’U d’O est son partenariat avec les hôpitaux et les centres communautaires de la région d’Ottawa et de l’Outaouais. L’U d’O a également l’un des meilleurs départements de physique au pays.
LR : Selon vous, comment est-ce que l’U d’O pourrait renforcer son expertise dans le domaine de la recherche ?
MN : Les infrastructures de recherche sont datées et il serait bien que l’Université investisse afin de les améliorer. Une autre mesure serait que l’U d’O ouvre ses laboratoires de recherche aux étudiants de premier cycle afin qu’ils puissent également apprendre par la pratique. Cela les aiderait à développer des compétences propres aux laboratoires qui pourraient leur être d’une grande utilité par la suite. Il s’agirait aussi d’une bonne opportunité pour eux d’interagir avec des chercheurs et des étudiants des cycles supérieurs.
LR : Qu’est-ce qui vous rend le plus fière de vos 11 ans passés à l’U d’O ?
MN : Travailler directement avec les laboratoires gouvernementaux et avec le conseil de recherche canadien, ainsi que les différentes collaborations que nous avons réalisées avec plusieurs institutions à travers le monde. Mais si j’avais à choisir, je dirais notre collaboration avec l’institut Max Planck.
LR : Si vous aviez à classer l’U d’O pour sa composante en recherche avec les autres universités canadiennes, où la placeriez-vous ?
MN : Selon moi, facilement au top 5 du Canada. L’U d’O est une institution plutôt jeune malgré son histoire vieille de 125 ans. En effet, cela fait seulement 50 ans que l’U d’O est une institution laïque dédiée à la recherche. En prenant ceci en compte, nous avons une des meilleures composantes de recherche au pays. Les diplômes de l’U d’O sont bien vus par toutes les entreprises privées et surtout par le gouvernement.