– Par Lysane Caouette –
La pièce de théâtre Oscar, écrite par le dramaturge Claude Magnier et mise en scène par Sariana Monette-Saillant, était présentée en première au Théâtre de l’Île, mercredi dernier. La troupe de neuf citoyens-acteurs sera sur les planches du théâtre jusqu’au 14 décembre 2013.
Les neuf personnages sont tout aussi excentriques les uns que les autres dans la pièce Oscar, tous ayant un rôle clé dans l’histoire. Ces personnages flamboyants et comiques mènent l’évolution du récit vers un dénouement quelque peu attendu. La pièce en soi reste tout aussi agréable pour se détendre dans un contexte familial et amical.
L’intimité du Théâtre de l’Île est d’une particularité bien spéciale. Dans ce décor de salon chic de la bourgeoisie, les spectateurs ont l’impression d’être des voyeurs qui observent les échanges absurdes entre les personnages. Tout au long de la pièce, Bertrand Barnier, un PDG très autoritaire et quelque peu paranoïaque, est entrainé dans un étourdissement sans fin. Son calvaire commence lorsque son comptable, bras droit et homme de confiance, frappe à sa porte dans la matinée pour réclamer une soi-disant augmentation de salaire. Puis, les aveux et les demandes du comptable ne cessent, pour enfin avouer qu’il souhaite épouser la fille de M. Barnier. Entre les échanges de sa femme, les crisettes de sa fille, les va-et-vient de la femme de chambre, la venue du coach maigrelet et les escroqueries de son comptable, Bertrand tente de ne pas devenir fou. Une jeune fille et une employée de maison font leur apparition, en plus du jeune chauffeur, Oscar.
Sariana Monette-Saillant signe la mise en scène dans l’obtention de sa Maîtrise en théâtre. Cependant, elle n’en est pas à sa première expérience à ce titre. L’étudiante de 26 ans a notamment fait une carte blanche à l’espace René-Provost. Elle et quelques camarades possèdent une petite compagnie émergente, le Théâtre de Dehors.
« On voulait faire du théâtre, et on ne voulait pas attendre qu’on soit engagés par une compagnie établie. On voulait trop faire du théâtre. »
Son travail de mise en scène avait pour objectif de faire ressortir l’effet chaotique que vit le personnage principal. « Je veux bien représenter le texte. Je veux raconter une histoire. Le texte est comme une espèce de tourbillon d’évènements qui se passent, qui étourdit l’acteur principal, donc j’essaie de faire ressortir ça dans ma mise en scène. »
La directrice du théâtre, Sylvie Dufour, a approché la jeune étudiante pour qu’elle puisse faire la mise en scène de la pièce communautaire. La jeune femme considère que faire la mise en scène du texte de Claude Magnier était une belle opportunité.
« J’ai eu un intérêt, car c’est un style qui est complètement différent, je n’avais jamais travaillé ce style-là, théâtre de boulevard, théâtre de divertissement. »
Le rythme est une composante essentielle de la pièce Oscar. Les spectateurs se retrouvent figés dans le moment du récit, puis, on revient dans un rythme plus accéléré. Ces moments clés sont accentués par un jeu d’éclairage.
« Si tu vas deux secondes trop tard, il y a un temps mort dans le rythme, et ça ne marche plus. Il faut vraiment suivre le rythme de la pièce, suivre les évènements qui déboulent. […] Tout est calculé : même le rire. Claude Magnier, on l’appelle le mathématicien du rire. », explique Mme Monette-Saillant.
Le petit théâtre de seulement 118 sièges apporte une accessibilité culturelle pour les gens de la communauté. De plus, la production Oscar permet aux gens de Gatineau et d’Ottawa d’apprécier une pièce classique dans un contexte communautaire.
« Ça permet à un public de découvrir un classique, car Oscar est vraiment dans la trame des classiques, ça leur permet de découvrir un style de théâtre, et ça permet à la communauté de s’impliquer parce que c’est un spectacle à grande distribution. », explique M. Dufour.