Arts et culture
Par Gabrielle Lemire, Cheffe Arts et culture
De toute évidence, dans les dernières années, la scène musicale franco-ontarienne est en pleine effervescence. La Rotonde a pu en être témoin jeudi le 5 octobre alors que le rappeur Kimya officialisait le lancement de son album EP Or et Flamme au Mercury Lounge dans le Marché By.
Prenant Le R 1er comme mentor après avoir découvert des affinités avec le rappeur à Toronto en 2015, Kimya commence à travailler avec lui sous le label de l’Armure du son. Après un travail acharné pendant 2 ans, le projet Or et Flamme prend vie avec un lancement qui a rempli la boîte de nuit le temps d’une soirée pour imaginer un monde d’amour et de paix. Entouré du violoniste Patrick Pharand et de son mentor Le R 1er, Kimya a fait danser la foule qui, sans surprise, connaissait déjà certaines des paroles du rappeur.
Rond Point porte fruit
Cet album est pour Kimya le fruit de sa croissance en tant qu’artiste pendant les dernières années. Après avoir habité dans un milieu axé sur la créativité, son oncle et sa tante étant architectes, Kimya a eu la chance d’étudier dans un programme spécialisé en arts au secondaire. Il dit avoir surtout bénéficié de son expérience à Rond Point, une initiative qui permet à des jeunes artistes émergents d’accéder à des formations dans le but de travailler leur écriture, leur voix et leur performance de scène; tous des éléments qui leur serviront en tant qu’artistes professionnels. Ce projet chapeauté par l’Association des professionnels canadiens de la musique (Apcm) désignait la Nouvelle Scène au centre-ville comme plateforme pour ces artistes tentant de percer sur la scène musicale franco-ontarienne.
Un boom pour la scène franco-ontarienne
Après ce premier EP, Kimya s’ouvre déjà aux possibilités de collaborations avec d’autres membres de la scène franco-ontarienne. Il mentionne entre autres comme potentielle collaboration Marie-Clô et ses Arpièges, originaire de Lefaivre en Ontario.
Il faut dire que la scène franco-ontarienne est en pleine croissance alors que les artistes se démarquent de plus en plus les uns des autres. Patrick Pharand, membre du groupe Règlement 17 depuis 2013, abonde en ce sens en expliquant qu’à l’origine, la musique franco-ontarienne se limitait un peu au folk de style « mononc’ avec sa guitare », alors que depuis quelques années, on peut déceler une multiplication des genres de musique présents sur la scène francophone en Ontario. Akeem Ouellet, auteur-compositeur-interprète, confie ne pas avoir été interpellé par la musique franco-ontarienne au début, puisque « ce n’était pas “cool” d’écouter de la musique en français », alors que récemment, l’adepte de musique y découvre des artistes de tous genres.
Un modèle accessible pour la jeunesse francophone
En plus d’oeuvrer sur cette scène franco-ontarienne, Kimya a toujours été présent auprès des jeunes, notamment avec la Fédération de la jeunesse franco-ontarienne (Fesfo): « Je me sens comme un modèle accessible. Je pense qui si ma musique peut essayer d’influencer cette jeunesse qui peut me côtoyer facilement ici en Ontario, ce serait un plus pour les jeunes d’ici ». Après Or et Flamme, Kimya compte se dévouer à sa carrière musicale dans la prochaine année, sans toutefois oublier la grande place des jeunes comme public. « Cette musique-là elle vient d’ici, ça vient de chez eux, c’est la francophonie ontarienne. »
Kimya a bien mérité sa place dans l’article 5 Franco-ontariens à surveiller de Stéphanie Rhéaume à Radio-Canada. Avec sa grande sagesse et une facilité avec les mots, il sait faire rayonner la langue française en parlant des vrais enjeux dans ses poèmes, slams et raps.