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Opinions

Or

20 janvier 2014

– Par Brigitte Delisle –

Je vis au bord d’une rivière, là où le soleil rencontre l’horizon.
Là où l’infini n’a plus d’autre nom que celui que lui donne le poète.

À l’aube, l’herbe verse des larmes de joie
en accueillant celui qui réveille la prairie.
C’est lui, le tout puissant, qui ravive la vie.

Attendu religieusement tous les matins,
le soleil réchauffe la plaine déjà sèche de blé doré,
que le cultivateur vient visiter pour y faire la moisson.

Au loin, là-bas, j’aperçois une petite fille courant gaiement vers le champ de blé.
Elle se perd entre les tiges, ses cheveux de la même couleur que la céréale.
Seul lui là-haut peut la retrouver en faisant briller les filaments d’or
qui ondulent sur ses épaules.

Son cousin, le vent, tombé sous le charme d’une telle beauté innocente,
caresse ces milliers de trésors en fermant les yeux pour mieux frémir.

Frôlant les épaules du jeune bouton d’or, le blé chatouille, taquine
celle qui semble tant attirer l’attention de Mère Nature.
Déployant ses ailes sous la forme d’un oiseau,
elle se pose sur la branche d’un frêne et siffle une mélodie entraînante
qui fait frissonner la petite jusqu’aux os.

Elle se laisse glisser sur le sol et le blé l’entoure de ses bras
comme une couverture majestueuse.
Elle somnole, ferme doucement les paupières
et, sous les yeux de tout ce qui est plus puissant,
s’endort dans l’espoir de ne jamais se réveiller d’un rêve aussi doux.

Et dans une symphonie harmonieuse,
Mère Nature dirige l’orchestre de ses créatures divines
pour que leur protégée reste près d’eux.

Dans son sommeil, la petite aux cheveux d’or sourit tendrement
de sentir la chaleur et la brise, le réconfort et la musique,
de se sentir aimée, près de ce qu’il y a de plus vivant.

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