Arts et culture

OPÉRA

Par Khady Konaté – Cheffe Web

Du 26 au 29 janvier derniers, la Salle Huguette-Labelle du pavillon Tabaret accueillait le classique d’opéra Carmen, présenté par la Troupe d’opéra de l’École de musique de l’Université d’Ottawa. La production à double distribution a su s’approprier le chef-d’œuvre de George Bizet, qui aurait certainement apprécié la version remastérisée au gout du jour de son célèbre opéra. La Rotonde y était lors de la première et vous en livre un compte-rendu critique.

L’opéra débute sur fond de bouleversements politiques, alors que le Canada déploie son contingent militaire à Séville, où réfugiés et groupes nomades affluent au grand dam des autorités espagnoles et européennes. José, originaire de Thunder Bay, s’est enrôlé dans l’armée pour fuir son ancienne vie. Sur place, il rencontre la ténébreuse Carmen, au charme envoutant et irrésistible. Conquis par la jeune séductrice, José se retrouve mêlé aux activités de contrebande de son amante et est contraint de déserter. Des luttes multiples s’enchainent et traversent l’opéra-comique, de l’amour en passant par les joutes d’Escamillo, vainqueur en titre de combat ultime.

Le public a rapidement succombé aux notes poussées par les solistes et au jeu tantôt manipulateur, tantôt fantoche de l’épatante galerie de personnages de l’opéra. Si les dialogues étaient en langue anglaise, en revanche, les parties chantées l’étaient en français. Ce choix a d’ailleurs permis aux personnages de voyager entre les référents des deux langues, en lançant à la blague le nom de « tête carrée » et la fameuse ligne « is that supposed to be an alternative fact? », en clin d’oeil à l’actualité.

La mise en scène a intégré des éléments de surprise, alors que le chœur est devenu à son tour spectateur pendant un moment, et que l’action s’est retrouvée hors de la scène, à l’arrière de la salle. La salve d’applaudissements et l’ovation debout à la toute fin du spectacle n’ont laissé aucun doute sur l’appréciation générale qu’en avaient eu les centaines de personnes ayant assisté à la représentation.

La troupe de chanteurs.teuses de Carmen a pu travailler sous la direction artistique de Doreen Taylor-Claxton, une soprano reconnue à la grandeur du pays. L’orchestre de chambre était pour sa part dirigé par le chef d’orchestre de grand talent Alain Trudel. Taylor-Claxton et Trudel étaient tous deux les artistes invités de l’École de musique à l’occasion de la production de l’opéra Carmen.

L’École de Musique présente annuellement une production d’opéra où ses étudiant.e.s explorent cet univers musical et son répertoire.