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« On est comme des bouche-trous », dénonce l’APTPUO

15 novembre 2019

Crédit visuel; Andrey Gosse – directeur artistique 

Par Pascal Vachon – Journaliste

Les professeur.e.s à temps partiel de l’Université d’Ottawa (U d’O) avouent se sentir ignoré.e.s et invisibles lorsqu’ils et elles tentent de réclamer de meilleures conditions de travail auprès de l’administration de l’Université.

L’Association des professeur.e.s à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO) dénonce la compensation de l’administration de l’U d’O pour les départs de professeur.e.s à temps plein par des professeur.e.s à temps partiel.

Et ce, en raison du coût moins élevé qu’implique l’embauche de professeur.e.s à temps partiel, soit 50% de moins qu’un.e professeur.e à temps plein, a expliqué l’APTPUO.

Surchargé.e.s et sous-payé.e.s

Thomas Boogaart est un professeur à temps partiel au département d’histoire de l’U d’O depuis 15 ans. Il déplore le manque de dépense et d’argent dans le budget de l’U d’O pour les professeur.e.s à temps partiel ; « quand on regarde la façon dont l’Université s’occupe de son budget, les enseignant.e.s à temps partiel sont traité.e.s d’une façon insultante ».

Le budget de l’Université mettrait présentement de côté une rémunération appropriée pour ses professeur.e.s à temps partiel. Boogaart donne présentement trois cours qui lui demandent d’investir 40 heures par semaine. Il demeure rénuméré pour un travail à temps partiel.

Boogaart croit que nombre de professeur.e.s à temps partiel travailleraient plus que certain.e.s des professeur.e.s à temps plein. La rémunération des professeur.e.s à temps partiel ne reflèterait pas le travail de ceux-ci.

« On fait le même travail qu’un.e enseignant.e à temps plein en plus de donner 2 à 4 cours supplémentaires », partage Boogaart.

Pascal Sergent, vice-président externe de l’APTPUO, ajoute que plusieurs professeur.e.s à temps partiel « peuvent être embauché.e.s pour 5 ans et enseigner 7 cours par année » en demeurant payé.e.s à temps partiel.

Ici aujourd’hui, parti.e.s demain

Le vice-président externe perçoit les conditions dans lesquelles les professeur.e.s à temps partiel pratiquent leur métier comme regrettables.

Ils et elles doivent donner les cours en soirée ou s’occuper de classes composées de 50 étudiant.e.s et plus ainsi que de vivre avec une stabilité d’emploi précaire.

Sur ce point, Sergeant explique que les professeur.e.s à temps partiel n’ont aucune sécurité d’emploi. « Quelqu’un peut enseigner un cours pendant 10 ans et, du jour au lendemain, c’est fini. C’est difficile d’enseigner dans des conditions comme ça », expose-t-il.

Quel avenir dans un poste à temps partiel ? 

Boogaart indique qu’en 10 ans, il n’ y a eu aucun poste à temps plein disponible pour lui dans son département. « Quand tu es un.e professeur.e à temps partiel dans le système actuel, tu n’as aucune chance d’être promu.e » souligne-t-il.

Selon Sergent, il peut parfois y avoir des centaines de candidatures pour un poste à temps plein, ce qui laisse souvent plusieurs professeur.e.s possédant un doctorat sur la touche.

« Il y a très peu d’élu.e.s, car de moins en moins, les universités embauchent du monde à temps plein. On est comme des bouches-trous pour l’Université, » énonce Sergent.

Plusieurs départements à l’U d’O affichent beaucoup de postes à temps partiel mais très peu à temps plein. Pour le trimestre d’hiver 2020, 31 postes à temps partiel étaient ouverts à la faculté des sciences sociales et 4 postes étaient offert à temps plein.

Le même son de cloche se fait entendre du côté de la faculté des arts qui comptait 90 postes à temps partiel ouverts et 1 poste à temps plein.

Ce sera en 2022 que L’APTPUO aura la chance de renégocier leur convention collective, document désignant les conditions de travail de ses membres.

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