– Par Lysane Caouette –
Je suis, comme parmi tant d’autres étudiants, une arrivante qui demeure à Ottawa pour mes études. Je me suis installée dans la région il y a un an déjà pour entreprendre des études collégiales. Bref, le parcours typique d’un grand nombre de personnes ayant tout fraîchement son diplôme d’études secondaires en poche. Tsé, question de faire quelque chose de sa vie.
Pour les gens qui me disaient un an plus tôt : « Dis donc, tu t’en vas loin pour faire ton cours, Ottawa! Ça ne te tentait pas d’être plus proche de chez toi? En plus, ça parle anglais là-bas! » (En fait, ce sont des paroles que j’entends encore assez fréquemment lorsque je visite mon coin de pays), je prenais plaisir à leur répondre : « Quand on a les « guts » de partir, aussi bien le faire! »
J’aimais l’idée de découvrir une nouvelle ville pour un moment temporaire. C’était ma motivation, ce que je me répétais quand je n’étais plus certaine du pourquoi j’étais ici pour deux ans.
Car ça arrive, en cours de route, de remettre son objectif en question. Même une fois au point de penser quitter et faire autre chose.
« Le journalisme, est-ce que c’est vraiment pour moi? Ottawa, j’aime tu ça? »
Pourtant, c’est après une année complète que j’ai considéré Ottawa comme une ville plutôt chouette. On a appris à se connaître, elle et moi.
J’ai, entre autres, appris à connaître son histoire. Je vous avoue qu’il y a un peu plus d’un an, je n’étais pas du tout au courant qu’une communauté francophone coexistait dans ce bassin majoritairement anglophone qu’est la capitale.
J’ai appris à connaître la culture franco-ontarienne, et ce, à travers la littérature. J’adore retrouver dans un bouquin des lieux ottaviens que je connais depuis peu, comme par exemple à travers Nouvelles de la capitale, un des recueils de Daniel Poliquin.
C’est la cause de la francophonie que j’aime, le désir de vouloir préserver l’identité franco-ontarienne. C’est important d’en être conscient. Un moyen de promouvoir le français? Premièrement, c’est de le parler, naturellement.
C’est aussi d’acheter ses livres dans une librairie franco-ontarienne. Oui, ok, c’est tentant d’acheter ses fournitures au Walmart, ils offrent de bons rabais. Mais ce sont les librairies locales qui détiennent le potentiel du patrimoine culturel. Ce sont elles qui font briller les auteurs d’ici en exposant leurs œuvres.
J’ai remarqué une chose comparativement à l’an dernier. Lorsque le commis d’épicerie me lançait une phrase en anglais, je pliais mon cerveau en quatre pour lui dire une réponse compréhensible dans sa langue. Voyant que je n’étais pas du tout bilingue, cette personne s’efforçait de me parler en français.
Maintenant, je préfère m’exprimer en français, tentant de tomber sur quelqu’un qui ne parle pas uniquement la langue de Shakespeare. Ironiquement, je dois souvent pratiquer mon anglais!