– Par Catherine Chiasson –
Ottawa a finalement été contaminée par le phénomène de la Nuit Blanche, cette manifestation artistique d’ampleur internationale.
Après avoir siégé à Toronto et Montréal, le phénomène de la Nuit Blanche s’est emparé de la capitale nationale, malgré le maigre budget alloué à l’événement. La Nuit Blanche est une manifestation culturelle internationale vouée à l’art. Pendant toute une nuit, on offre un accès gratuit à divers espaces publics ou privés où l’on propose des installations artistiques, des expositions, des projections de films et même des performances. C’est dans la nuit de samedi à dimanche, le 22 septembre dernier, que BRAVO, en collaboration avec le Trillium, a fait aux habitants d’Ottawa le cadeau de l’insomnie. C’est en France que le concept est né au début des années 2000 (appelé « Les folles nuits de Nantes » à l’origine, en 2002) et a rapidement fait effet de boule de neige en Europe pour finalement traverser l’Atlantique. De nos jours, on célèbre la Nuit Blanche à Rome, Bruxelles, Madrid, etc. Un peu à la traîne, Ottawa fut la dernière capitale du G8 à tenir cette nuit de concerts, d’animations et de lumières.
Angélique Bielsky, étudiante de la région d’Ottawa ayant expérimenté les Nuits Blanches montréalaises, s’est dit enchantée par la première Nuit Blanche ottavienne :« On sentait l’excitation dans les rues! Les gens étaient inspirés, certains dessinaient tout ce qu’ils voyaient, d’autres se promenaient avec de la peinture sur le corps. Y’en avait vraiment pour tous les goûts. C’est sûr que ce n’est pas la même ambiance qu’à Montréal, il y avait pas mal moins d’activités et vraiment moins de monde mais c’était une super première ». Que voulez-vous, lorsque le budget est moindre, le résultat l’est aussi.
Marion Bordier, artiste participante et membre du comité organisateur, compare la toute jeune Nuit Blanche d’ici et celles d’ailleurs : « C’est très différent de Montréal et de Toronto, tout d’abord parce que, ici, on a eu accès à beaucoup moins d’argent. Dans les autres métropoles, on parle de millions investis. En plus de jongler avec un budget ridiculement petit, la Commission de la Capitale Nationale (CCN) nous a fait payer pour louer les endroits publics, comme les parcs. C’est lourd pour un petit budget, je trouve ça scandaleux ». L’artiste déplore le peu d’argent investi par Ottawa dans un évènement artistique d’envergure tel que la Nuit Blanche. « C’est bon pour la ville, ça apporte un très bon dynamisme. On a pratiquement travaillé bénévolement sur ça pendant un an ». Malgré les frustrations financières, Mme. Bordier est fière du résultat de la toute première Nuit Blanche de la capitale. « Ce que l’on a réussi à faire cette année est extraordinaire considérant les moyens qu’on avait ». Une tradition pourrait être née. Il ne reste plus qu’à espérer un financement plus important pour l’année prochaine.