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Arts et culture

Nouvelles formes de production artistiques sur le web : Une industrie en effervescence

Web Serie– Par Louise Guillot –

Vous l’aurez tous remarqué, les jeunes passent beaucoup de temps derrière leurs écrans. Les ordinateurs ont remplacé les blocs de papier dans les salles de classe ; nous n’entendons plus le bruit des mines qui grattent et noircissent les feuilles blanches mais plutôt le son frénétique des doigts sur les claviers. Alors, la question que s’est posée La Rotonde cherche à savoir ce que font les étudiants derrière leurs écrans lorsqu’ils ne sont pas en train de prendre des notes en cours.

Bien sûr, il y a les réseaux sociaux qui occupent au moins deux heures de leur quotidien, d’après une étude de TGI Clickstream Kantar Media réalisée en novembre 2013, mais à cela s’ajoutent aussi les vidéos sur YouTube, les blogs Tumblr, etc. Pourtant, le web regorge de trésors pouvant instruire et divertir les étudiants, notamment les webdocs, webBD, webzines et autres webséries, tous des nouvelles sources d’informations et d’expressions artistiques qui sont apparues avec Internet et qui existent exclusivement en ligne.

Rendre le documentaire plus interactif

Dans son article « Le documentaire élargi au web » (2011), Évelyne Broudoux, professeure en sciences de l’information et de la communication à l’Institut national des techniques de la documentation à Paris, explique que le webdocumentaire, écourté « webdoc » ou « webdocu », reprend la forme d’un documentaire classique : un reportage vidéo avec une bande son informant sur un sujet. La particularité du webdoc est, par conséquent, son format numérique. En effet, il est parfois composé de plusieurs vidéos plutôt que d’un long reportage, et est souvent accompagné de liens qui renvoient vers d’autres sites pour compléter l’information délivrée par le documentaire. Le but est d’inviter l’internaute à approfondir le sujet s’il le souhaite, et ceci en un simple clic.

Ce concept favorisant des vidéos plus courtes permet de fidéliser l’auditoire pour une plus longue période. Pour autant, les réalisateurs doivent être conscients que le spectateur derrière son écran peut aussi être en train de faire autre chose. Il peut réagir en direct sur les réseaux sociaux, consulter ses courriels, passer d’une page internet à une autre, et bien sûr arrêter à tout moment la vidéo pour la reprendre (ou pas) plus tard. Par conséquent, les réalisateurs de webdocs doivent conceptualiser leurs créations autour de la réalité intermédia du web.

La production de webdocs devient d’ailleurs une pratique de plus en plus courante chez certains grands médias d’informations, comme TV5 Monde, Le Monde.fr, Courrier international, et autres.

Jouer avec l’instantanéité

Avec la création de chaînes à l’intérieur des plateformes de partage de vidéos, telles que YouTube ou Dailymotion, il y a eu l’apparition d’une grande diversité de webséries. Souvent faites de vidéos de courte durée, ces séries tentent de fidéliser une audience favorisant l’instantanéité.

Devenant de plus en plus facile de produire des vidéos, le réel défi qui s’impose alors pour les réalisateurs de webséries est la diffusion, le succès étant mesuré par le nombre de clics ou de visionnages. Quelques succès du côté français sont par exemple Very Bad Blagues, Golden Moustache ou encore Before. Mais la production américaine House of Cards peut aussi être classée parmi les webséries, dans la mesure où Netflix a choisi de sortir simultanément tous les épisodes d’une saison exclusivement en ligne, laissant à l’internaute une grande liberté quant à la manière de la visionner.

Lire autrement

L’univers du web ne se limite pas seulement au domaine de la vidéo. Avec le déclin de la presse papier, il est maintenant possible de lire les journaux en ligne, encourageant la création de journaux et de magazines numériques. Dans ces cas, le recrutement se fait en ligne, Skype se transforme en salle de rédaction et aucune version papier ne voit le jour. Certaines revues numériques telles que Sans Titres, Hors Sol, Y La Revue et autres se distinguent des productions amateurs, dont les sources des informations peuvent parfois être douteuses.

Enfin, les « webBD » comme Vote4Zahra, Webcomics.fr et EspritBD.fr prennent la forme du livre, permettant aux lecteurs de tourner les pages à l’aide d’un clic et en leur offrant la possibilité d’être actifs dans la création du récit.  En outre, internet permet plus facilement l’auto-publication et peut servir de tremplin pour ensuite éditer une version papier.

Assurément, l’internet donne libre cours à l’imagination et à la création, présentant un contenu qui rejoint tous les goûts.

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