Par Maeve Burbridge et Miléna Frachebois, journalistes
Le corps étudiant accueillera pour la première fois son nouveau comité exécutif depuis la défaite de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). La Rotonde s’est entretenue avec les candidats pour les postes du nouveau comité exécutif afin de cerner leurs priorités, valeurs et objectifs à la tête de l’organisation porte-parole des étudiant.e.s de premier cycle.
Les étudiant.e.s ont choisi comme nouveau représentant le Syndicat étudiant de l’Université d’Ottawa (SÉUO) lors d’un référendum le 11 février. Jusqu’ici, les membres fondateurs du SÉUO ont été les porte-paroles de la mission du Syndicat, mais ceux-ci se sont engagés à renoncer au pouvoir politique dès l’entrée en fonction officielle du Syndicat, soit le 1er mai. Pour que le Syndicat puisse agir au nom des étudiant.e.s une fois son mandat entamé, il lui faut un comité exécutif.
La structure du comité exécutif du SÉUO diffère de celle de la FÉUO. Il n’y a pas de président du Syndicat afin de conserver une dynamique non-hiérarchique au sein de leur organisation. Au lieu de vice-présidences, ce sont des commissaires : le commissaire à la revendication, aux affaires francophones, aux opérations et à la vie étudiante. Ces commissaires jouiront d’un pouvoir équivalent au sein du Syndicat. Vu le manque de candidatures auprès du SÉUO, seuls 4 des 5 postes prévus pour l’exécutif pourraient être remplis par 4 candidats qui formeront le comité exécutif.
Jason Seguya, deuxième année au bac en mathématiques – Commissaire à la vie étudiante
LR : Qu’aimeriez-vous accomplir avec ce poste ?
Pour commencer, au cours des derniers mois, il y a eu des doutes et inquiétudes quant à la constitution. Moi aussi, je trouve qu’il y avait des choses manquantes. Je planifie en discuter avec les représentants du syndicat pour trouver des solutions. De plus, en tant que commissaire, j’aimerais continuer le travail entamé pour améliorer la gestion des clubs, comme le Bureau des clubs par exemple. En encourageant les étudiants à s’impliquer au niveau des clubs, on pourra alimenter la participation à la vie étudiante. J’aimerais également encourager, entre le syndicat et les corps fédérés, la création collaborative d’événements. Le seul événement qu’on fait tous ensemble c’est la Semaine 101. J’aimerais alors proposer deux autres grands événements par année plus orientés vers la philanthropie. Les corps fédérés choisissent une cause commune, et tous ensemble, on fait une grande levée de fonds dans le cadre d’un grand événement.
LR : En quoi apporteriez-vous une amélioration par rapport à l’administration précédente ?
Je me suis entretenu avec plusieurs étudiants ayant eu des inquiétudes ou des mauvaises expériences avec le syndicat précédent. Toutes ces choses ont été notées, et j’ai l’intention d’agir. Ce que j’ai pu en ressortir, c’est qu’on a besoin de faire plus de consultations avec le corps étudiant pour informer nos décisions. De plus, les pages de médias sociaux qui ont servi à la campagne seront transformées en plateformes ayant pour but de garder le corps étudiant à jour dans nos décisions. Je veux mettre de l’avant que toutes nos décisions seront prises avec la notion de collaboration en tête, et à l’aide des informations provenant des consultations.
LR : Quel message voulez-vous livrer à la communauté étudiante ? Quelles sont vos valeurs ?
Le grand message que je veux livrer à la communauté étudiante, c’est qu’on peut transformer les choses avec la communication et la participation. Je veux dire à la population étudiante qu’on veut votre aide, et qu’on en a besoin. Vis-à-vis les événements que je veux mettre en place, je veux inclure l’idée de l’intersectionnalité. Je veux réunir les différentes communautés pour avoir des conversations ensemble. Ces conversations ne doivent pas seulement avoir lieu lors des réunions, mais de manière constante. Je veux aussi livrer un message d’accessibilité de nos services pour tous.
LR : Pourquoi est-ce que le poste de commissaire à la vie étudiante vous intéresse particulièrement ? Pourquoi êtes-vous un bon candidat à ce poste ?
La raison pour laquelle j’ai choisi cette position, c’est pour avoir la chance de planifier des événements pour le campus. J’ai hâte de réaliser le potentiel de notre campus de se rassembler. Cela m’inspire. Et je m’engage à partager ma vision avec les corps fédérés, pour qu’on puisse collaborer dans cette vision.
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Natasha-Lyne Roy, troisième année au bac bidisciplinaire en psychologie et linguistique – Commissaire aux affaires francophones
LR : Qu’aimeriez-vous accomplir avec ce poste ?
Une chose qui m’a attirée vers le rôle, c’était de refaire l’organisation pour représenter les étudiants, pour que les étudiants aient plus de facilité à se faire entendre et aussi plus d’accès à l’information. C’est quelque chose qui m’a beaucoup touchée puisque j’ai travaillé pour la FÉUO, au Café Alt. Je trouve que des fois, il y a des services, des entreprises sur le campus qui ne respectent pas cela complètement. Le français, c’est quelque chose qu’on devrait protéger, surtout ici au Canada. C’est une de nos langues officielles et on est tranquillement en train de la perdre. Mes objectifs précis ça serait de bâtir une organisation pour les étudiants. Un autre de mes objectifs, c’est de protéger les droits linguistiques, d’imposer l’utilisation du français plus fréquemment. Quand il y a des activités, je veux continuer à pousser pour avoir des activités qui se passent en français, comme pendant la Semaine 101.
LR : Quel message voulez-vous livrer à la communauté étudiante ? Quelles sont vos valeurs ?
Moi je ne vois pas ça comme une amélioration, je vois ça comme une seconde chance. Je trouve que les étudiants ont perdu confiance et ça va être quand même difficile de récupérer la confiance. Je vois ça comme un travail à zéro de travailler avec les étudiants notamment, travailler avec ceux qui ont de l’expérience, se créer un système ou une organisation qui écoute plus les voix, qui est là pour les personnes et qui encourage plus les étudiants. Je sais que la FÉUO a tellement eu une bonne organisation qui a été bâtie pendant longtemps. Il y a des choses qui malheureusement sont arrivées dans le passé, ça on le sait tous. Je ne me dis pas meilleure parce que je ne dis pas que le SÉUO va être meilleur mais c’est une chance de créer une plateforme qui va être plus là pour écouter les étudiants, plus là pour prendre les avis des autres puis travailler avec.
LR : Quel message voulez-vous livrer à la communauté étudiante ? Quelles sont vos valeurs ?
Mon message important, c’est de prendre le temps d’essayer de trouver les informations quand vous voyez qu’il y a quelque chose et qu’il y a encore des questions à répondre. Sans ça, c’est facile de modifier les informations qui sont données. Moi, mon message, c’est de vraiment vous garder informé.e.s, de voter et participer dans des décisions, de donner son avis, parler. C’est important de se faire entendre surtout quand on veut qu’il y ait un changement, il faut foncer pour ce changement-là. Mes valeurs, c’est l’équité. J’ai toujours été une personne qui écoutait les autres personnes, je veux juste être un système de support, de soutien, d’empathie.
LR : Pourquoi est-ce que le poste de commissaire aux affaires francophones vous intéresse particulièrement ? Pourquoi êtes-vous une bonne candidate à ce poste ?
Je suis une franco-ontarienne qui est fière. À Ottawa, nous sommes plusieurs avec des accents ou des dialectes français différents. Ça a un gros impact et l’important c’est que le français soit là et qu’on soit compris. J’ai toujours été une personne qui a poussé pour avoir mes services en français. Pour moi, il faudrait avoir l’équité des deux langues sur le campus, que ça soit possible de tout autant avoir du succès en français et de s’amuser en français, de s’épanouir et de développer sa carrière en français comme on peut le faire en anglais. Je comprends les difficultés des francophones sur le campus et je veux vraiment améliorer nos droits et nos services.
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Sam Schroeder, quatrième année au bac en histoire et sciences politiques – Commissaire aux revendications
LR : Qu’aimeriez-vous accomplir avec ce poste ?
Ma première priorité, c’est de maintenir les services. Avoir une relation constructive avec l’Université c’est définitivement la deuxième. La troisième, c’est de s’assurer qu’on développe ce syndicat d’une façon transparente et responsable. C’est une chose avec laquelle il y a eu des problèmes avant, avec la FÉUO. Si on a de l’information qui est pertinente pour les étudiants, il y a eu des fois dans le passé où ce n’était pas partagé, et on doit la partager. Par exemple, au début de cette année pendant le scandale, il n’y a rien qui est sorti de la FÉUO.
LR : En quoi apporteriez-vous une amélioration par rapport à l’administration précédente ?
Premièrement avoir plus de deux personnes, ça va définitivement aider. Ça touche encore la transparence et la responsabilité. Depuis que moi j’ai commencé, il y a eu de grands problèmes au sein de la FÉUO là-dessus. Je pense que c’est quelque chose qu’on peut améliorer. Si l’ exécutif pense que les étudiants devraient savoir quelque chose, alors on devrait s’assurer qu’ils le sachent. Il y a toujours cette mentalité-là.
LR : Quel message voulez-vous livrer à la communauté étudiante ? Quelles sont vos valeurs ?
La compétence, j’espère, et la transparence. Un message que je veux faire passer c’est que je pense qu’on devrait rétablir la confiance en un syndicat. C’est quelque chose qu’on a perdu un peu. La seule façon dont le syndicat peut être efficace c’est si les étudiants aiment leur syndicat et ont confiance. Écouter est aussi quelque chose de très important, entendre les idées des étudiants. La seule façon dont on peut savoir vers où on veut apporter le syndicat c’est si on écoute les étudiants, leurs idées et leurs valeurs.
LR : Pourquoi le poste de commissaire aux revendications vous intéresse particulièrement ? Pourquoi êtes-vous un bon candidat à ce poste ?
D’abord, j’ai de l’expérience là-dedans. Je suis le vice-président aux affaires universitaires de l’Association étudiante de la Faculté des Arts. C’est plus ou moins la même position. Le commissaire se charge des services comme la Maison internationale. C’est quelque chose que j’ai déjà fait. Ça m’intéresse de travailler dans ce genre de choses. J’aime les réunions, c’est quelque chose qui est important parce que les réunions devraient être constantes. Ça revient à la communication interne, externe et ça revient tout à des réunions.