
Nouvel album de Radio Radio : Le zoo déchaîné « pogné » dans la place
– Par Léa Papineau Robichaud et Lysane Caouette –
Les Ottaviens ont feelé « zoo » vendredi dernier lors du passage de la formation acadienne Radio Radio au Ritual Nightclub. C’est dans une ambiance électrisante que la foule, hors d’haleine du début à la fin, a pu se défouler sur les tout nouveaux morceaux de l’album El j’feel zoo, fraîchement sorti mardi dernier.
C’est sans nul doute que le but des musiciens, celui de créer un álbum de scène, a été atteint, et ce, de façon grandiose. Les deux membres du groupe à ce jour, Jacques Alphonse Doucet et Gabriel Louis Bertrand Malenfant, ont littéralement emballé le public avec comme première chanson « 50 Shades of Beige ». La suite a été toute aussi magistrale : le public a été comblé par cette dose « animale » qu’il attendait et a facilement pardonné aux deux artistes les 30 minutes de retard.
Les plus gros hits de Radio Radio, tels que « Jacuzzi », « Dekshoo », « Cliché hot » ou bien « Enfant spécial » ont été reçus comme de véritables bonbons.
De petits échanges sympathiques étaient courants entre les morceaux. Les deux musiciens ont bien pris soin de saluer les gens de leur région pendant le spectacle. Ils ont de même dédié les pièces « Dettes » et « Holiday » aux étudiants présents à la soirée.
Ce quatrième opus est décrit comme étant une « folie innée » par Gabriel Louis Bernard Malenfant et se veut un retour aux sources. Leur dernier album, Havre de grâce, était plus instrumental et planant, tandis que Ej feel zoo a été composé pour casser la baraque. « On voulait vraiment que ce soit un disque utilisé pour mettre dans le show et rendre le show encore plus le fun et plus zoo. Je pense qu’on a pas mal réussi », relate Malenfant.
Lâcher « lousse » sa folie est l’essence de l’album. « Ej feel zoo, je ne sais pas vraiment d’où ça vient, mais l’idée comme telle vient juste du fait qu’on a certains comportements qu’on ne peut pas se permettre, comme grimper des arbres dans le public, parce que c’est quelque chose qui n’a pas été fait dans les mille années. C’est garder la folie dans toi et se lâcher lousse », explique l’artiste.
De plus, Radio Radio a décidé de ne pas avoir recours à des contributions vocales dans ce nouvel opus, contrairement au précédent, afin de laisser de la place aux musiciens qui ont collaboré au disque. Parmi ceux-ci, on retrouve la trompettiste Josiane Rouette, le batteur/percussionniste/DJ Steve Caron et le violoniste Johnny Comeau, ce dernier étant une belle trouvaille selon le Monctonois. « Il vient de Nouvelle-Écosse et vit maintenant à Cocagne, près de chez nous, alors c’était le parfait match géographiquement parlant. Et c’est pas mal le joueur de violon avec le plus de swag en Acadie. Il est très smooth », décrit-il. Le groupe qui a vu le jour suite à un spectacle de rap à Moncton, avait pourtant jusqu’ici refusé d’inclure des clichés acadiens dans sa musique. « Depuis le début, on a toujours évité de mettre du violon parce qu’on voulait éviter d’embarquer dans les clichés acadiens, et on voulait que notre « acadienté » soit partagée et découverte à travers notre langue et notre accent en donnant une « vibe » au lieu d’utiliser des instruments plus traditionnels. On a évité ça, mais maintenant, on est plus confortables avec notre identité », explique l’Acadien de Moncton.
Radio Radio en a conquis plus d’un avec son premier album complet Cliché hot, sorti en 2008, recevant la même année la nomination Révélation de l’année au Gala de l’ADISQ. La formation rap représente un véritable « emblème musical acadien » au Canada, faisant honneur au chiac, mélange du français et de l’anglais, lors de la composition des pièces.
Depuis quelques mois, le groupe rap ne compte seulement que deux membres. Alexandre Arthur Comeau, le troisième membre du groupe, a tout de même participé à la création de l’album.
Les deux Acadiens ont promis de revenir sur la scène ottavienne ultérieurement lors de la tournée.