Par : Myriam Bourdeau-Potvin – Rédactrice en chef 

Le 23 juillet dernier, les bénévoles de la République populaire du délice (RPD) organisaient un après-midi social pour cuisiner, comme à leur habitude, de délectables repas végétariens.La  République a d’ailleurs une nouvelle adresse. Ils occupent dorénavant le local du café Déjà Vu,qui leur a été attribué  pour poursuivre leurs délicieuses activités chaque mercredi midi pendant l’année scolaire.

Combattre le gaspillage alimentaire

L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) estime que la quantité de nourriture gaspillée est environ l’équivalent du tiers de la production totale. Toutes les raisons sont bonnes pour jeter des aliments : une vieille pomme brunie oubliée au fond du réfrigérateur, une carotte qui ne correspond pas aux critères esthétiques de la clientèle ou encore un sentiment d’abondance face à un buffet à volonté.

Avant-gardiste, la RPD récupère depuis maintenant plusieurs années des dons alimentaires pour les transformer en véritable festin. « Fût un temps où nous recevions des subventions de la FÉUO, mais plus maintenant. On fait avec les dons qu’on nous donne », explique Momen Beillah, impliqué depuis maintenant quatre ans au sein de l’équipe de la RPD. Chaque mercredi, ils évitent ainsi qu’une petite portion de ces aliments destinés à la poubelle soient jettés. Ces derniers se retrouvent plutôt dans l’estomac d’étudiant.e.s affamé.e.s et ce, complètement gratuitement.

Un local fonctionnel

Depuis 2013, la RPD s’était vue contrainte de cuisiner au deuxième étage du Centre Universitaire Jock Turcot, ce qui rendait l’expérience moins plaisante pour les cuisiniers-bénévoles. « C’était surtout compliqué pour la vaisselle, puisqu’on n’avait pas accès à un évier et de l’eau courante. On devait faire pas mal d’allées et venues pour tout nettoyer », exprime Beillah.

C’est à force de discussion et de collaboration avec le Service de la vie Communautaire que la RPD offrira maintenant ses repas majoritairement végétarien, végétalien et souvent sans gluten dans le café Déjà Vu. « Ils nous ont donné cet espace puisqu’il n’a jamais été utilisé avant. Ça fait dix ans [que ça a été construit], non? Et c’était seulement un espace vide », s’étonne Andrea Zukowsi, bénévole pour la RPD depuis plus d’un an. Cette salle d’étude équipée de comptoirs et d’outils de cuisine se situe dans le passage intérieur entre Morisset et Thompson, au deuxième étage.

« On a même un frigo, une nouveauté cette année! » présente Amenemhet Lares, également impliquée depuis l’année dernière dans la préparation de repas de la RPD. Tous se disent très heureux de ce nouvel espace, bien que Beillah pense « qu’il nous manque seulement un véritable four. Il y aurait de l’espace pour en ajouter un! ».

Une communauté inclusive

Ce local va permettre à la petite famille que forme la RPD de continuer leurs activités de partage. Selon Lares, c’est « dans le but d’être inclusif et de rendre la nourriture accessible à tous » que la RPD cuisine des repas presque entièrement végétarien et/ou végétaliens. Les dons qu’ils reçoivent sont majoritairement des fruits et légumes qui ne peuvent être vendus, ce qui facilitent beaucoup l’élaboration d’un menu axés sur les produits frais. Ceci étant dit, puisqu’ils ont maintenant accès à un local fixe, il leur sera possible d’entreposer des conserves et d’autres aliments au garde-manger.

Pour leur événement social de l’été, l’équipe de la RPD a mijoté des crêpes de coco, une salade de couscous avec des pois chiches, une salade de fruits frais, une courge spaghetti, une sauce tomate aux aubergines et des pommes de terre pilées. Ils ont profité de la belle température pour installer leur généreuse tablée sur le gazon du pavillon Tabaret. Un professeur de yoga s’est même joint à eux après le repas pour présenter une courte routine, permettant une meilleure digestion à tous.

D’autres partenariats sont aussi sur la ligne de mire de l’équipe actuelle de la RPD : « le Bureau du développement durable voudrait créer un livre de cuisine zéro déchet. On aimerait travailler avec eux là-dessus », espère Lares. Ils seront également présents lors de la semaine 101 pour préparer un premier repas de l’année scolaire. Ils espèrent ainsi mieux faire connaître leur club aux étudiant.e.s.