
Nouveau centre de recherche sur le droit à la santé : Entre espoirs et réserve
Par Boni Guy-Roland Kadio
Un nouveau centre de recherche juridique en santé ouvrira bientôt ses portes à l’Université d’Ottawa (U d’O). Ce centre vise à répondre efficacement aux défis que pose parfois le système de santé et à vulgariser l’information pour les décideurs politiques. Certains ont cependant des réserves.
Un centre de recherche juridique en santé
Lorian Hardcastle, directrice associée du Centre de droit, politique et éthique de la santé de l’U d’O est enthousiaste : « Nous sommes très heureux que le Centre ait été approuvé par l’administration. Nous avons lancé une série d’évènements en prélude à son approbation officielle avec des séminaires sur l’Ebola, le suicide assisté, la santé des réfugiés, etc. »
Si elle reconnait que l’U d’O possède déjà une équipe ayant une expertise poussée en matière de droit de la santé et de politique, elle pense que ce centre va combler l’absence de coordination entre les chercheurs qui travaillaient jusque-là de façon isolée. « Le Centre rassemblera les chercheurs de l’Université et sera un moyen de faciliter la dissémination de la recherche aux décideurs politiques, et au public. L’approche interdisciplinaire est importante devant la complexité des problèmes de santé publique. »
Steven Hoffman, professeur de droit et directeur du Global Strategy Lab de l’U d’O, renchérit : « Les collaborations interdisciplinaires à travers le campus auront un impact social au Canada et dans le monde. »
Mme Hardcastle soutient qu’une grande campagne de consultation auprès des chercheurs de l’Université a eu lieu avant la création du centre. En effet, ses futurs membres viendront de différents domaines, comme le droit, l’économie, la science infirmière, ou la politique publique.
Le coût de démarrage du centre serait relativement bas, selon elle, car celui-ci n’emploierait pas de personnel à temps plein. Les professeurs qui y travailleront ne seront pas payés et de surcroît et « le centre n’embauche pas de corps administratif, mais traitera avec l’École de droit ».
Les professeurs ont des réserves
Louise Bouchard, professeure de sociologie à l’U d’O, avoue qu’elle aurait « aimé qu’on maintienne l’Institut de recherche sur la santé des populations et qu’on élargisse son mandat ». Amir Attaran, professeur de droit, abonde dans le même sens : « l’Université avait un meilleur modèle avec l’Institut de santé des populations. Mona Nemer, dont le salaire a augmenté de 43 % l’an dernier, l’a abolie pour économiser de l’argent. Un nombre important des membres de la faculté s’oppose à cette décision ».
La vice-rectrice à la recherche s’est défendue en soutenant que l’Institut n’avait pas honoré ses attentes. Mme Hardcastle se dit prête à ouvrir la porte aux anciens membres de l’Institut, que ceux-ci veuillent adhérer au Centre en tant que panélistes ou participants actifs.