– Comité éditorial –
Les 12, 13 et 14 février 2013 seront jours de scrutin à la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO). Il s’agira de l’unique occasion de l’année universitaire où vous, étudiants, pourrez avoir un mot à dire sur les orientations de votre fédération. Chaque élection implique des enjeux majeurs et celle-ci n’échappe pas à la règle. Il est quelque peu dommage que les étudiants n’aient pas d’autres occasions de faire entendre leurs voix, particulièrement la communauté francophone constamment stigmatisée et ostracisée par la FÉUO que ce soit dans son fonctionnement, dans ses communications ou l’application de ses politiques. Ces deux principes, chers à La Rotonde, que sont la démocratie étudiante et la défense du français ont, en quelque sorte, orienté nos choix pour la prochaine élection. Si ces principes vous interpellent, nous vous invitons à voter pour les candidats recommandés ci-dessous.
Les candidats sans opposition
Il y en a deux qui font face à la chaise. Pat Marquis au poste de vice-président aux activités sociales et Brad Lafortune au poste de vice-président aux services et communications.
Le premier semble être dans la continuité de son prédécesseur à la différence qu’il souhaite améliorer la promotion des évènements en vue d’augmenter la participation. Il a aussi exprimé son souci du bilinguisme et souhaite avoir un équilibre entre les fêtes arrosées et les activités académiques, voir intellectuelles. La Rotonde soutient donc l’élection de Pat Marquis en espérant qu’il puisse au moins faire aussi bien que Jozef Spiteri, l’actuel vice-président aux activités sociales.
En ce qui concerne l’autre poste sans opposition, celui de la vice-présidence aux services et communications, La Rotonde n’accorde pas son appui à Brad Lafortune. Sa plateforme n’offre aucune solution pour remédier aux problèmes de bilinguisme, l’essentiel se résumant à des promesses creuses et sans ambitions. Les pitoyables communications de la FÉUO en français sont franchement insultantes. Peut-être bien que M. Lafortune ferait un travail tout à fait honnête… quand viendrait le temps de s’adresser aux anglophones.
Jamais La Rotonde n’appuiera un candidat aux communications qui ne dénonce pas publiquement et ouvertement l’état lamentable des communications francophones sur le campus.
Affaires universitaires
La Rotonde porte son soutien à Chris Clarke, candidat indépendant, pour son souhait, sans détour et sans ambiguïté, de rompre les liens entre la FÉUO et la tentaculaire Fédération canadienne des étudiantes et étudiants (FCÉÉ). M. Clarke est le seul candidat à ce poste à dénoncer fermement la campagne « À bas les frais », qui s’est avéré un véritable fiasco jusqu’à présent, et la rigidité bureaucratique et hiérarchique de la Fédération, qui est complètement inappropriée considérant le type d’objectifs que se fixe celle-ci. Bien que M. Clarke n’ait pas le charisme de ses deux adversaires, ses idées terre-à-terre et la distance qu’il prend par rapport à la FCÉÉ sont le signe d’une indépendance, d’une intégrité et d’un pragmatisme qui a trop longtemps fait défaut à beaucoup de nos politiciens étudiants.
Équité
Ce nouveau poste, dont la description demeure floue et approximative, voit trois candidats tenter leur chance. C’est sans équivoque que La Rotonde fait confiance à Marc Jan, candidat indépendant, pour occuper les fonctions de la vice-présidence aux affaires de l’équité. Bien qu’il n’ait pas beaucoup de projets concrets, M. Jan dénonce tout de même les communications déficientes de la FÉUO à l’endroit des francophones, chose que ses deux adversaires n’ont pas daigné faire. Selon l’étudiant en philosophie, il est inadmissible de directement traduire un message, mot pour mot, de l’anglais au français.
Finances
Ensuite, aux finances, La Rotonde appuie Dave Eaton pour sa volonté de diversifier l’offre alimentaire dans les commerces étudiants tout en garantissant des prix plus abordables. Toutefois, nous ordonnons à M. Eaton de sérieusement améliorer son français que nous considérons largement insuffisant. Il aura tout l’été pour le faire advenant son élection.
Présidence
Enfin, c’est avec énormément de réserves que La Rotonde soutient la candidature d’Anne-Marie Roy à la présidence. Si son projet d’instaurer des Assemblées générales à l’Université d’Ottawa se concrétise, l’engagement étudiant prendra une toute autre allure sur le campus et enfin on pourra dire qu’on donne véritablement une chance aux étudiants de faire valoir leurs points de vue et de jouer un rôle déterminant dans la politique étudiante. Voter une fois par année n’est pas suffisant et l’apathie semble avoir envahi ce campus. En ce sens, il est grand temps d’avoir une Fédération étudiante qui applique la démocratie directe auprès de ses membres afin de faire renaître la mobilisation étudiante.
Toutefois, nous ne pouvons passer sous silence notre immense déception envers la candidate sortante du poste de vice-présidente aux communications, elle qui, selon nous, a failli à sa tâche, en offrant une communication défaillante et insultante auprès des francophones. Nous soutenons donc Mme Roy avec l’espoir de la voir reconnaître ses lacunes de cette année. Cet espoir consiste aussi à voir Mme Roy prendre des mesures pour sérieusement franciser la FÉUO. Nous croyons aussi que c’est son devoir de dénoncer la discrimination linguistique à l’égard d’une communauté distincte qui fond comme neige au soleil depuis quelques années. Évidemment, La Rotonde est favorable à l’idée de baisser considérablement les frais de scolarité jusqu’à la gratuité scolaire, un projet que Mme Roy défend avec sincérité, nous n’en doutons point. Or, bien que sur le fond nous croyons, comme Mme Roy, que les étudiants doivent lutter contre la hausse des frais de scolarité, sur la forme, nous croyons qu’une alliance avec la FCÉÉ dans cette lutte est une erreur sur toute la ligne. Comme l’a démontré le printemps érable au Québec, le mouvement doit être grassroots, c’est-à-dire qu’il doit venir de la base, des militants. Nous ne croyons pas que d’institutionnaliser le mouvement étudiant soit efficace pour réduire les frais de scolarité. Au contraire, nous voyons là une forme de collaboration indirecte avec l’establishment pour maintenir le statu quo.
En conclusion, ne laissez pas les autres choisir pour vous! Du moins pas cette semaine! Il y a déjà assez de gestionnaires-parasites dans les hautes sphères de l’administration universitaire qui le font déjà pour vous. Une démocratie étudiante en santé est la première des étapes vers un réel pouvoir étudiant sur le campus face à l’administration de l’Université d’Ottawa. Les 12-13-14 février 2013, allez voter!