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Par Nicolas Hubert, chef du pupitre Actualité et Charley Dutil, Journaliste
Il y a quelques semaines, La Rotonde revenait sur les principaux enjeux des négociations menées par l’Association des professeurs à temps partiel de l’Université d’Ottawa (APTPUO) pour le renouvellement de sa convention collective, arrivée à échéance en août 2016. Alors que l’APTPUO avait fait appel à une conciliation par le Ministère du Travail de l’Ontario pour trouver un accord avec l’Université d’Ottawa (U d’O), les professeurs à temps partiel ont voté le 17 octobre une motion les autorisant à entrer en grève à partir du 30 octobre si aucune entente n’a été trouvée d’ici là.
« Ne plus vivre de session en session ».
Tandis que la sécurité de l’emploi, le niveau de rémunération et les conditions de travail des professeurs à temps partiel sont au cœur des négociations, le représentant de l’APTPUO à la table des négociations, Jean-Sebastien Daoust, rappelle que les professeur.e.s à temps partiel « cherchent de la stabilité, ils ne veulent plus vivre de session en session ». Daoust estime notamment que « des postes permanents pour les professeurs à temps partiel seraient idéaux, ainsi que des voix au Sénat, ce que les professeurs à temps partiel n’ont pas en ce moment ».
En ce qui concerne plus spécifiquement les négociations, Daoust explique que depuis la dernière réunion, « il n’y a eu aucune discussion où de nouvelles idées ont été amenées ». Alors que la menace d’une grève pèse désormais sur les négociations, Daoust confie avoir de « bons espoirs » que l’Université se montre compréhensive et ouverte à un accord incluant les revendications de l’APTPUO.
L’Université « est déterminée à ce qu’il n’y ait pas de grève ».
La gestionnaire des Relations avec les médias de l’U d’O, Néomie Duval, a pour sa part fait savoir que l’U d’O « est déçue que les négociations menées depuis plusieurs mois, ainsi que la conciliation tenue en septembre, aient abouti à une impasse ». Duval soulignait la semaine dernière que l’Université gardait l’espoir d’arriver à une entente au cours des « deux journées de médiation en présence d’un médiateur du ministère du Travail [qui] auront lieu cette semaine ».
Le recteur de l’U d’O, Jacques Frémont, avait également reconnu, au cours d’une entrevue accordée à La Rotonde, ne pas savoir si l’Université est « dans une bonne dynamique de négociations ». Frémont avait alors affirmé que l’Université « [allait] tout faire pour qu’il n’y ait pas de grève, on est déterminé à ce qu’il n’y ait pas de grève ».
Graham et Frémont se contredisent sur le lock-out
L’APTPUO a cependant rejeté les méthodes de négociation de l’Université et a déposé une plainte à cette effet auprès de la Commission des relations de travail de l’Ontario. Par ailleurs, au sein d’un document publié en ligne le 27 octobre faisant état des mises à jour sur les négociations, l’APTPUO a contredit point par point la proposition d’entente soumise à l’Association des professeurs à temps partiel par l’Université. Au sein du document, l’APTPUO réitère sa menace de grève en gardant à l’esprit la possibilité de lock-out de la part de l’Université.
Frémont assure à ce sujet que l’U d’O ne tentera pas de briser la grève et a affirmé que même si les cours ne se déroulent pas, l’administration respectera l’action syndicale, avant d’ajouter que « le Sénat aura une décision à prendre là-dessus » et que « ce n’est pas là où on [l’Université] veut aller ». Des propos contradictoires à ce qui a été annoncé par courriel le 29 octobre, par le vice-recteur aux études et provost, David Graham, à l’ensemble des membres de la communauté universitaire.
Dans l’éventualité d’une grève, le recteur de l’Université a souligné que « la priorité sera d’informer les étudiants si leurs professeurs [sont] à temps partiel ou [à] temps plein » et de donner « rapidement aux étudiants [l’information à savoir] si leurs cours auront lieu ou non ».
L’APTPUO se prépare à des manifestations
Sur sa page Facebook, l’APTPUO a annoncé dans la journée du 29 octobre que dans l’éventualité où les négociations « n’aboutissent pas à une entente », l’association syndicale était en train de préparer des pancartes « pour une sortie » dans la journée du 30 octobre tout en précisant que l’ « équipe de négociation travaille fort pour éviter une grève en obtenant une entente juste.
Le 29 octobre à 23h30, l’APTPUO a annoncé sur sa page Facebook avoir soumis son offre finale à l’U d’O. Tout en spécifiant que cette offre est « juste et raisonnable », l’association des professeurs à temps partiel a alors fait part de son espoir de trouver une entente avec son employeur. L’Université et l’APTPUO ont finalement annoncé à l’aube avoir établie un accord de principe. Ce dernier sera soumis à l’approbation de l’Assemblée générale de l’APTPUO le 24 novembre.