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Activité sur la masculinité toxique à l’U d’O: Ne pas avoir peur de contester le statuquo

5 Décembre 2016

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Par Frédéric Lanouette

L’activité Hé les Mecs sur le campus!, organisée par le groupe des Étudiants contre la stigmatisation, a su rassembler près d’une dizaine d’étudiants le mardi 29 novembre dernier au Café Alternatif. L’objectif de l’évènement était de permettre à ses participants de discuter des limites sociales imposées par la masculinité et d’échanger sur des thèmes qui sont souvent évités par les membres de la gent masculine.

Un lieu de discussion

« C’est important d’explorer et d’expliquer la masculinité de manière différente », explique d’emblée Afnan Khan, un des organisateurs de l’évènement, « parce qu’encore aujourd’hui les hommes sont tenus à des standards souvent inaccessibles. » L’évènement, créé par les étudiants et pour les étudiants, voulait permettre à ceux qui s’identifient au genre masculin d’opposer leur vision des choses à celle d’autres qui partagent leur réalité. Il était donc crucial pour Jocelyn Cadieux, membre des Étudiants contre la stigmatisation, d’« offrir des espaces inclusifs de discussion et des moyens pour que les étudiants puissent exprimer leurs opinions et pour qu’ils se sentent moins isolés par rapport aux normes sociales et au supposé binarisme des genres ».

La question se pose donc, qu’est-ce que ça veut dire « être un homme » dans une société qui va tout faire pour empêcher qui que ce soit de déroger du statuquo? La masculinité, loin d’être aussi manichéenne que certains domaines – les sports, les films, la pornographie – aimeraient le faire penser, peut-elle encore être un dénominateur suffisant pour mesurer le succès d’un homme dans sa collectivité? Les étudiants présents étaient unanimes : la masculinité dans sa forme actuelle, soit tel qu’elle est présentée dans la plupart des médias, ne perpétue que le malaise et la discorde.

Vers une masculinité qui ne nie rien

Loin de faire la promotion de la masculinité hégémonique ou du masculinisme, l’évènement a permis aux participants de se retirer pendant quelques minutes de l’univers écrasant des normes associées au genre et d’aborder des thèmes comme les standards de beauté, les émotions, le conformisme, le stress, les relations entre masculinité et queerness et la santé mentale.

Suite à l’activité, plusieurs se sont dits soulagés d’apprendre que d’autres pensaient comme eux, ce qui représente « un pas dans la bonne direction », comme l’affirme Senthuran Thevaseelan, étudiant de troisième année en droit civil. Les hommes « ne se font jamais dire qu’ils peuvent parler de ces choses-là », martèle-t-il en désignant l’endroit où se trouvait un des participants, quelques minutes auparavant. « On leur dit qu’ils ne sont pas obligés de participer à la dynamique de pouvoir entre les hommes, mais, déjà en leur disant, on les enferme et on leur enlève le droit de parole. Il faut arrêter de traiter les genres comme des frontières », conclut-il. Prenez donc vos passeports, messieurs, et défiez le statuquo. Vous verrez, ça fait du bien de changer d’air.

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