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Nationalisme et socialisme? Plus plausible qu’on pourrait penser!

10 Décembre 2012

– Par Pierre-Alexandre Cardinal 

En 2008, les professeurs André Lecours et Daniel Béland, respectivement de l’Université d’Ottawa et de l’Université de la Saskatchewan publiaient un livre intitulé « Nationalism and Welfare State Politics », dont la version française sera bientôt publiée aux presses de l’Université d’Ottawa.

La publication du livre s’inscrit dans la perspective du gouvernement nationaliste et souverainniste élu au Québec pour la première fois depuis près d’une décennie, alors que de fortes poussées nationalistes se pointe à l’horizon en Écosse et en Catalogne.

Lors de la première publication en 2008, le but des auteurs était de lier le nationalisme et les politiques sociales de l’État-providence qui n’avaient jamais été étudiés conjointement. L’objectif des auteurs était de voir si les mouvements nationalistes avaient un impact sur l’État-providence et vice-versa, tout en se basant sur trois études de cas où persistaient des mouvements nationalistes forts : les mouvements indépendantistes flamands, québécois et écossais.

D’abord, selon les chercheurs, il semble que les mouvements nationalistes auront tendance à avoir un discours accentuant la redistribution localisée afin de remettre sur la table leurs revendications indépendantistes basées sur la différence culturelle. Selon les auteurs,  il n’est pas question d’être Québécois, Écossais ou Flamand uniquement par différence culturelle; l’autodéfinition d’un citoyen de ces nations passerait plutôt par l’orientation plus socialiste de ces derniers.

Les différences culturelles réléguées au second plan

Le professeur Lecours dresse un parallèle avec le cas belge qui selon lui est similaire au sécessionnisme catalan. Dans ces deux cas, il est question d’une population plus aisée qui requiert son autonomie pour se « libérer » d’une partie de la population qu’ils voient comme un « ralentissement ». Dans ces cas, la politique publique de l’État semble être le facteur qui pousse vers le nationalisme. Les différences culturelles et linguistiques semblent avoir été reléguées au second plan. Ainsi, il n’est pas toujours question d’équilibrage et de justice sociale.

Le nationalisme est décrit comme demeurant généralement, dans toutes ses manifestations, un mouvement décentralisateur. Tout, y compris l’État-providence, doit être décentralisé. Pour les auteurs, la communauté de redistribution doit être cohérente avec l’idée de la « communauté nationale »qui était d’ailleurs le projet de la Révolution tranquille.

À cet effet, en écho aux bouleversements du « Printemps érable », le changement de la politique publique peut avoir des répercussions profondes au cœur de la « Nation ». Selon les dires du professeur Lecours, réformer la pourvoyance sociale de l’État serait un affront à l’héritage du peuple, ce ne serait pas « québécois ». Cette différence de circonstances en Ontario expliquerait ainsi le stagnation du mouvement « À bas les frais ».

Malgré quelques petites embuches avec les presses de l’Université d’Ottawa, le livre du professeur Lecours devrait arriver sur les étagères dans les prochaines semaines.

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