Fanny Bloom Solo
Par : Marie-Pier Pernice
La pétillante Fanny Bloom, ancienne membre du groupe La Patère Rose, est passée par le campus de l’Université d’Ottawa tout récemment afin d’y présenter son nouvel album solo. Créé à la hâte pour accompagner sa tournée imminente, cet opus met de l’avant sa voix si particulière, mais est dépourvu de tous les arrangements électroniques auxquels l’artiste a habitué son public. Cette-fois ci, c’est son piano qui vole la vedette en l’accompagnant, avec l’appui de quelques discrets instruments à cordes. Le résultat est à couper le souffle. On y trouve deux pièces inédites, « Diachylon » et « ta salive », des reprises de ses propres chansons, ainsi que deux chansons-clin-d’oeil à Martine St-Clair et à Barbara.
Coups de cœur La Rotonde : « Blanc », reprise de son album Pan, et sa nouvelle interprétation de « Pacemaker », datant de ses années avec La Patère Rose.
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Pony Girl – Foreign Life
Par : Myriam Bourdeau-Potvin
À travers les douces mélodies de Pony Girl vibrent les voix brumeuses et enivrantes de Pascal Huot et Yolande Laroche. Même avec comme instruments principaux une guitare acoustique et un piano, les deux artistes parviennent à donner à leur musique plusieurs éléments électroniques qui s’immiscent dans la lente et langoureuse cadence de l’album. Reconnu pour leurs paysages musicaux, leurs influences folk et leurs progressions pop, Pony Girl présente avec Foreign Life une réflexion sur les tensions entre l’objet d’un désir et l’objet possédé.
Des mesures de silence qui pèsent lourds, des cris électrisants de guitare distorsionnée et des murmures féminins et masculins se côtoient à travers les pièces. Passant de regret à bonheur, de nostalgie à angoisse, ces quatorze pistes forment un ensemble déconstruit en tableaux individuels. Le paysage musical de « Candy » apaise les cœurs en peine et les rythmes presque rockabilly de « Theo » seront la trame sonore parfaite pour prendre la route cet été.
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The Soul Jazz Orchestra – Resistance
Par Myriam Bourdeau-Potvin
our faire danser les convives, rien de mieux qu’une samba. Le dernier album du groupe, Resistance, est paru en automne 2015 et fait suite à leur imposante discographie. Cette dernière création leur a valu, pour la troisième fois depuis la formation du groupe il y a treize ans, une nomination aux prix Juno pour l’album de musique du monde de l’année. Les pointes de funk se marient librement aux sonorités latines du sextuor maintenant bien connu de la région. Les mélodies soul, jazz et caribéenne s’entremêlent avec force et offrent une combinaison gagnante de rythmes ensoleillés pour les chaudes journées d’été. Détendez l’atmosphère avec le groove d’ « It’s Gonna Rain », invitez indirectement vos voisins en faisant monter les décibels de « Greet de Dawn » ou chantez sans retenue par-dessus « Courage ».
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Aube de Mehdi Cayenne
Par : Didier Pilon
Indie-rock poético-théâtral, Aube de Mehdi Cayenne polie et endisque la transparence de la scène.
Un effort d’accessibilité traine le rockeur ottavien dans un son plus indie et plus produit, mais sans trahir la dissonance émotive post-rock qui a su séduire ses premiers admirateurs. Les paroles sont claires et prononcées, mises en relief par des mélodies parfois minimalistes, parfois rock. Chroniquant un deuil amoureux, elles surprennent les initiés de la poésie de Mehdi Hamdad par leur côté candide et touchant. Après seulement deux ou trois écoutes, on se surprend à déjà les murmurer.
Plus mainstream que son album précédent, Na na boo boo, Aube a su incorporer l’influence d’Alex Nevsky, de Louis-Jean Cormier et de Klô Pelgag, avec qui Mehdi Cayenne a partagé la scène lors des dernières années. Avec un album qui a tout pour percer, le temps de voir la formation sur les petites scènes d’Ottawa tire-t-il à sa fin?