
Mur végétal de la Faculté des sciences sociales : Mort ou vivant?
Le « mur plein de vie » que vantait en février 2013 le magazine en ligne de l’Université d’Ottawa Tabaret semble depuis quelque temps ne plus être à la hauteur de sa réputation. En effet, le plus grand mur végétal d’Amérique du Nord, du haut de ses 24 mètres, a perdu un peu de son lustre aux yeux de la communauté universitaire depuis que ses feuilles ont commencé à tomber. Mais pour l’Université, il n’y a pas lieu de s’inquiéter.
Sur les réseaux sociaux, nombreux sont ceux qui ont relevé l’état actuel du mur. Sur Twitter notamment, sous un hashtag faisant référence au nouveau slogan de l’Université, « Défier les conventions », se trouvent différents tweets concernant le mur. Par exemple @NCherlet écrit : « Un mur vivant qui n’est pas véritablement vivant #DefyTheConventional ». @NPDMikeC a pour sa part tweeté une photo du mur avec l’inscription suivante : « Voilà notre mur mort à uOttawa. Merci Allan Rock pour avoir gaspillé des milliers de dollars #DefyTheConventional ».
Il semblerait toutefois que les étudiants soient les seuls à être réellement inquiets sur ce sujet. Alexis Michaud, gestionnaire des services auxiliaires aux Services des immeubles, affirme que « nos équipes conduisent une série de tests pour tenter de déterminer la source du problème ». Il ajoute que « peu importe le problème, c’est certain que ce sera résolu, et ce, probablement d’ici quelques semaines ».
De nombreuses hypothèses sont en ce moment étudiées. « Le problème serait plutôt dans l’environnement qui entoure les plantes, c’est–à-dire la lumière, les conditions de l’eau ou même les pratiques et matériaux utilisés pour l’entretien », explique le gestionnaire. « Nous attendons toujours quelques résultats avant de confirmer quoi que ce soit ».
L’une des fonctions majeures du mur quand il a été installé, en plus d’être agréable à voir, était notamment de filtrer l’air, 80 % à 85 % des composés. M. Michaud affirme à ce propos que les capacités de filtration (biofiltre) sont toujours bien présentes, bien qu’elles soient probablement moins efficaces en ce moment. En effet, les micro-organismes responsables de l’élimination des polluants se trouvent dans les racines des plantes. Ainsi, même s’il y a moins de plantes, les racines qui subsistent sont suffisantes. Dans un article de la Gazette de juillet 2013, le gestionnaire affirmait que seulement 1 % des plantes avaient besoin d’être remplacées, mais il revient aujourd’hui un peu sur ses propos : « Quand le mur est en pleine santé, oui, c’est le cas. De toute évidence, présentement, ce taux est significativement plus élevé ».
La compagnie Nedlaw Living Walls a conçu et bâti le mur et est responsable de son entretien. Selon le contrat, celui-ci n’a besoin d’être entretenu qu’une fois par mois. La Rotonde a tenté de contacter Ashley DeMarte, qui a conçu le mur végétal de l’Université et qui a participé à sa réalisation, mais il nous a été indiqué que celle-ci ne travaillait plus avec l’entreprise. Il semblerait que le pari du mur végétal soit une entreprise risquée. Dans la région, l’Université Carleton et le Collège Algonquin se sont également dotés de murs comparables avec celui de Nedlaw. Tommy Wingreen, professeur au Collège Algonquin et spécialiste de l’industrie horticole, explique que beaucoup de facteurs peuvent entrainer des problèmes avec ce genre de mur. À propos du mur du Collège, il admet que « nous avons nous aussi eu des problèmes avec notre mur. Il y avait des problèmes de température et d’arrosage, mais maintenant, les choses vont mieux ». De même, à Carleton, Andy Mutch, employé des services de maintenance, explique que « notre mur n’avait pas assez de lumière, en plus de quelques problèmes mécaniques, les choses n’allaient pas aussi facilement qu’elles auraient dû ».