Motions adoptées en rafale : De l’accès à l’éducation au conflit israélo-palestinien
– Par Camille Lhost –
Durant quatre jours,du 27 au 30 novembre, 300 membres de la Fédération Canadienne des Étudiants et des Étudiantes (FCÉÉ) se sont réunis à Ottawa pour l’Assemblée générale annuelle de la Fédération afin de débattre sur les stratégies à adopter en termes de campagnes de communication, de services aux étudiants et de défense des droits étudiants.
Accroître la transparence… mais pas trop
Une dizaine de motions concernaient les développements de la FCÉÉ sur internet et les réseaux sociaux. Les décisions prises lors de l’AGA et des autres réunions de la FCÉÉ devraient désormais être disponibles en ligne et accessibles sur les tablettes et téléphones intelligents. Selon Anne-Marie Roy, vice-présidente aux communications de la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO), les représentants des différentes associations étudiantes ont constaté que les étudiants leurs demandaient de plus en plus souvent d’avoir accès aux informations de la Fédération.
«Nous souhaitons être plus transparents, mais il existe cependant des conflits d’intérêts avec les lobbys que nous exerçons sur les gouvernements. Leurs responsables ne doivent pas connaître exactement nos processus de prise de décisions» nuance Anne-Marie Roy. En attendant, les documents et les informations sur les décisions prises lors de l’AGA peuvent être consultés sur demande au bureau de la FÉUO.
Un autre point chaud relatif à cette transparence sur le web a été la question retransmission en direct de tous les événements de la FCÉÉ (réunions et assemblées générales) grâce à Twitter et Facebook. Toutefois, cette mesure n’a pas fait l’unanimité.
«Souvent, les personnes qui témoignent au micro racontent leur expérience personnelle» explique Mme Roy. «Si l’un d’eux, par exemple, est homosexuel et que ses proches ne le savent pas et que l’information tourne sur les réseaux sociaux, de vrais malaises peuvent être engendrés» a-t-elle noté.
Une étude seramenée d’ici à mai 2013, date de la prochaine AGA, pour démontrer si, oui ou non, cette stratégie est pertinente pour le bon fonctionnement du syndicat étudiant.
Poursuivre la campagne L’éducation est un droit
Depuis plusieurs années, la campagne L’éducation est un droit fait la promotion des droits des étudiants et de l’accès aux études supérieures. «Les frais universitaires ne cessent d’augmenter chaque année, nous menons des forums pour trouver d’autres idées pour les contrer» affirme Liz Kessler, vice-présidente aux affaires universitaires de la FÉUO. «Nous souhaitons qu’une loi fédérale soit votée pour que les gouvernements possèdent assez de financement pour les études postsecondaires et que les étudiants n’encourent plus de dettes» poursuit-elle.
Anne-Marie Roy renchérit: «L’an dernier la FCÉÉ avait proposé au gouvernement de réduire la dette étudiante nationale de 50% d’ici à 2015 en investissant 2,5 milliards de dollars par année pendant 3 ans. Durant un atelier de discussion, nous avons à nouveau débattu de cette question et réapprouvé la décision».
Combattre la discrimination
La prochaine campagne de communication d’envergure nationale sera consacrée à la réduction des discriminations, notamment celles qui frappent les étudiants handicapés et autochtones. Les membres de la FCÉÉ section Ontario sont à l’origine du projet.
En vertu de cette nouvelle campagne, les collèges et les universités du Canada qui n’accueillent pas les élèves handicapés vont devoir réaliser un gros travail de sensibilisation des étudiants et du grand public. La campagne sera lancée dans les prochains mois, avant la réunion de mai prochain espèrent Anne-Marie Roy et Liz Kessler.
Soutenir les populations en difficultés
Quatre résolutions d’urgence ont également été débattues lors de l’Assemblée générale de la FCÉÉ. Premièrement, le syndicat étudiant a adopté une motion pour condamner la récente offensive d’Israël dans la bande de Gaza. Deuxièmement, la FCÉÉ s’est exprimée en faveur du soutien à une fillette pakistanaise gravement blessée suite à une attaque armée et n’ayant pas accès à une éducation. Ce soutien s’exprimera par des lettres envoyées au gouvernement canadien.
Enfin, plus proche de nous, la Fédération a résolu de soutenir Gabriel Nadeau-Dubois dans sa bataille judiciaire. Selon la décision prononcée le 1er novembre dernier, l’ancien porte-parole de la Coalition large de l’association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) a été reconnu coupable d’outrage au tribunal pour des propos tenus lors d’une entrevue télévisée en mai dernier. Pour Anne-Marie Roy cette mesure concerne tous les étudiants puisque Nadeau-Dubois représentait des étudiants. Liz Kessler a expliqué: «Nous allons envoyer une lettre au gouvernement du Québec pour demander l’annulation de cette condamnation en invoquant la liberté d’expression. C’est une très mauvaise décision qui donne une image brouillée des activistes comme nous».
Pour optimiser les échanges et les débats lors de l’AGA, les participants se divisaient en groupes composés d’une trentaine de personnes. Chaque groupe se penchait sur un enjeu particulier. Le tout fut conclu par une séance plénière où tous les participants ont tenté de partager, en groupe élargi, leurs réflexions et échanges.
Anne-Marie Roy, Adam Gilani, vice-président aux finances de la FÉUO, Liz Kessler, Nicole Desnoyers, représentante de la faculté des sciences sociales au CA et Ikram Mahood, étudiante de l’Université d’Ottawa, représentaient la Fédération Étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) à l’AGA de la FCÉÉ.