– Par Catherine Dib –
Moonrise Kingdom flirte avec l’innocence du jeune amour sans se dissocier des éternels tourments familiaux et des jeunes filles dépressives ornées de fard à paupières qui reviennent sans cesse dans l’œuvre de Wes Anderson. Deux adolescents s’éprennent l’un de l’autre sur une petite île de la Nouvelle-Angleterre en 1965 et s’échappent ensemble dans la nature, entraînant le bouleversement de la communauté les entourant. Dans ce film, le réalisateur nous invite à savourer un bonbon visuel coquettement kitsch aux tons de sépia qui aurait facilement pu tourner à l’eau de rose sans le timbre pince-sans-rire de l’ensemble de la production.
On aime : l’esthétique ultra-léchée des plans et la performance impeccable des acteurs, sachant tous exactement le ton recherché par le réalisateur.
On aime moins : quoique l’aspect cartoonesque du tout permette d’aborder avec légèreté les thèmes traités, cette même caractéristique du film condamne quelque peu la narration, nous permettant difficilement de véritablement nous attacher aux personnages, caricaturaux qu’ils sont. Visionnez néanmoins le tout comme des polaroïds de l’enfance que vous auriez aimé vivre et ce film vous laissera un sourire nostalgique aux lèvres.