– Par Jean-Lou David –
Lettre ouverte en réponse au Département des analphabètes de Mme Fifi
Dans le dernier issus de la Rotonde, publié en ce 20 janvier de l’année 2014 du seigneur, quelle ne fut pas notre surprise de lire la colonne de la très éberluée Mme Fifi, dont l’identité vraie, faut-il le dire, n’échappe à personne (nous t’avons à l’œil, ô malheureux faquin!). Je n’ai de mots assez pour exprimer tout le dégout que firent naître en moi ces séniles hiéroglyphes, ces élucubrations prétentieuses et confuses aussi, qui furent impunément publiées en ces pages dont le déshonneur est maintenant total et irréversible (Amen!). Je suis Zoutré, tout bonnement et j’entends faire la démonstration syllogistique que tout ce que vous avez pu y lire n’était que pure crotte. Je condamne cette lettre et son contenu, en mon nom propre et en celui de tous les élèves et professeurs de l’éternel département des lettres, puissent-ils un jour pardonner l’ignoble outrage qui leur fut fait en cette date (en le 20 janvier), date à jamais inscrite au fronton des humiliés. Tout, de la première capitale jusqu’au dernier point qui composent ce texte, n’est que mensonges, couardises et effets de toges. Voici par exemple qu’on prétend ne rien apprendre dans les cours du département. C’est faux et j’en veux pour preuve le jour, lumineux entre tous s’il en est un seul, ou une certaine docte avait démystifié pour nous les inextricables secrets du participe passé employé seul devant une salle médusée par ses Révélations (c’est, en effet, à insérer dans votre pipe Mme Fifi). Plus fallacieux encore, un cran plus creux dans cette inepte sophistique que pratique la susmentionnée Fifi, c’est cette façon dont elle infuse, subtilement comme un poison, tapis dans l’ombre, les dogmes politiques les plus subversifs en vos cervelles hallucinées à vous, tristes truites en gestations, qui n’avez pas un once d’esprit critique, pauvres bébés! Le plus apolitique des crétins saurait détecter dans ce verbiage les ficelles obscures de l’anarcho-péquisme, de l’écolo-fascisme, du féminisme phallocratique le plus pernicieux. Cette hystérique nous cite même son maître à penser, le sieur Nietzsche, antisémite notoire et illustre végétarien, infréquentable dogmatique de l’extrême centre que les gens corrects se gardent bien de lire. Mais ce qui véritablement me sidère, me choque, me zoutre par-dessus toute mesure (et me fait chier par les deux trous), c’est cette hargne imméritée que la scribouilleuse entretient contre nos professeurs qui sont tous très aimables et de bien bonne compagnie à dire vrai. Le plus érudit d’entre eux tous, celui qui véritablement rayonne par son verbe ciselé, sa science herméneutique totalisante, son foulard bimillénaire, sa connaissance approfondie (et sublime!) du stéréotype et ses sbires, le chef nec plus ultra grimpé on ne peut plus sur les hautes sphères parfaites du savoir, j’ai nommé l’inénarrable Monsieur Bastillo-Carance dont je suis le très dévoué serviteur et adepte. À la lecture de ce regrettable pamphlet, le maître aurait dit, et je vous en donne le verbatim exact : « Mmmmhhhh… m’enfin! ». ce qui n’est pas peu dire n’est-ce pas et révèle sans doute toute la profondeur de son affliction envers cette impertinente. Je terminerai en ajoutant ceci encore que la liberté d’expression vaut bien peu de chose en ce pays et qu’il faudrait museler au plus coupant quiconque oserait encore élever la voix contre la vérité établie de ce département. Qu’on pende haut et court cette sorcière.
Vive la république libre du littérateur! Longue vie à la coalition des nobélisés acculturés! Puisse le département des lettres pontifier éternellement, pour les siècles et les siècles. Amen.