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Des baraques à poutine pour célébrer la culture canadienne française

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Par Nicolas Hubert – Journaliste

MOIS DE LA FRANCOPHONIE

Alors que l’absence d’une tête d’affiche d’envergure nationale se fait cruellement remarquer dans la programmation du Mois de la Francophonie, d’autres évènements comme le Festival de musique émergente ont également disparu de l’édition 2017 de cet évènement phare de la francophonie sur le campus de l’Université d’Ottawa. La Rotonde a enquêté sur l’organisation de cette nouvelle édition et a sollicité l’avis des principaux représentante.es étudiant.e.s francophones sur le campus.

Une programmation qui répond à la demande des étudiant.e.s

La chef de la programmation socioculturelle et éducationnelle du Service de la vie communautaire de l’Université d’Ottawa (U d’O), Isabelle Décarie, affirme que l’envergure de l’édition n’est pas moins importante que celle des précédentes. Elle explique en effet que son service s’est efforcé d’élaborer une programmation à même de répondre à la demande de la communauté étudiante. « Nous nous sommes concentrés sur ce qui marche », s’est-elle justifiée.

Le Service de la vie communautaire a ainsi fait le choix de mettre l’accent « sur ce qui a du succès auprès des étudiants, comme les spectacles d’humour ou les baraques à poutine », explique-t-elle en rappelant que le Festival de la musique émergente n’a pas remporté le succès escompté l’an dernier.

« La FÉUO avait un budget très serré cette année »

Le vice-président aux affaires sociales de la Fédération étudiante de l’U d’O (FÉUO), Hadi Wess, a fait pour sa part savoir que « la FÉUO avait un budget très serré cette année », mais que « le Centre de bilinguisme [avait] fait de son mieux pour promouvoir la culture francophone ».

Wess souligne que le Centre de bilinguisme accueillera un atelier de photographie bilingue et le Festival de la poutine lors du Mois de la Francophonie, comme ce fût le cas l’an dernier. Rappelons cependant qu’il y a à peine un mois, lors des élections générales, Wess promettait avec enthousiasme que ce mois de la francophonie serait « plus grand que dans le passé » et que la FÉUO travaillerait en partenariat avec la Ville d’Ottawa pour ce faire.

Une absence remarquée d’artistes de renommée

Pour le représentant de l’U d’O au Regroupement étudiant franco-ontarien (RÉFO), Benjamin Doudard, il ne suffit cependant pas « de faire venir quelques baraques à poutine pour pouvoir se targuer de célébrer la culture canadienne-française ». Pour ce dernier, il aurait été nécessaire d’étoffer cet évènement avec « la prestation d’un ou une artiste de renommée » comme cela a été fait au cours des précédentes éditions, avec Lisa Leblanc l’an dernier par exemple.

Décarie regrette également l’absence d’une tête d’affiche pour animer le spectacle de clôture du festival, mais explique que le Service de la vie communautaire a sollicité l’avis des étudiant.e.s par le biais de sondages et n’avait retenu que les noms des groupes qui lui avaient été soumis.

« Cette année, le nom qui nous a été soumis était le groupe acadien les Hay Babies, mais nous ne sommes pas arrivés à trouver un accord sur les termes du contrat », précise Décarie en ajoutant que ces derniers demandaient un cachet plus important que celui qu’offrait l’U d’O.

« Ça prend du temps les négociations et les contrats avec les artistes », ajoute Décarie avant de déclarer que l’U d’O a confirmé la présence de deux chanteuses franco-ontariennes, Mélissa Ouimet et Mélanie Brulée, qui joueront respectivement le 29 et le 30 mars sur la place de l’Université. De même, l’U d’O a récemment confirmé la venue du poète acadien Zachary Richard.

La francophonie, au cœur de la mission de l’U d’O?

Contactée par La Rotonde, Isabelle M.-Pulkinghorn, gestionnaire des relations avec les médias de l’U d’O, affirme que « la francophonie demeure au cœur de la mission de l’U d’O et constitue un pilier important de [son] plan stratégique ».

Doudard rétorque quant à lui que « les opportunités de se retrouver entre francophones sont assez limitées » et constate qu’il est souvent difficile de vivre « sa culture franco-ontarienne ou canadienne-française sur le campus ». S’il estime que des activités comme le Mois de la Francophonie devraient pallier cette difficulté, il est d’autant plus déçu de constater que l’édition de cette année à la programmation « maigre et québécocentriste ne fait que renforcer l’isolement des étudiants et étudiantes francophones ».

À en juger par les propos de Doudard, il faudra donc plus que de la poutine pour nourrir le désir des francophones de véritablement célébrer leur culture et leur langue sur le campus uottavien.

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