Crédit visuel : Andrey Carmo – Directeur artistique
Par Noémie Calderon Tremblay – Journaliste
Fin d’année atypique pour les professeur.e.s de l’Université d’Ottawa (U d’O), ceux-ci ont dû s’adapter rapidement en rendant le contenu de leur cours accessible en ligne. Le monde virtuel, ils ont pu s’en apercevoir, apporte son lot d’avantages et d’inconvénients.
C’est par courriel, le vendredi 13 mars, que tou.te.s les professeur.e.s de l’U d’O ont été informé.e.s que les cours du lundi et du mardi suivant seraient annulés, et que le reste de la session s’effectuerait bel et bien, mais en ligne.
Selon le site de l’U d’O, cette dernière a demandé à ses professeur.e.s de faire preuve de flexibilité à l’égard de leurs étudiant.e.s. Certaines facultés offrent ainsi la possibilité aux étudiant.e.s de ne pas passer leur examen final et de garder leur note obtenue jusqu’alors.
S’acclimater
Louise Frappier, professeure en théâtre, avoue qu’elle s’y attendait. « Je voyais mal comment on pouvait continuer à côtoyer les étudiant.e.s avec ce qu’on entendait sur l’évolution de la pandémie à la radio. Au Québec, le confinement avait déjà eu lieu », confie-t-elle.
Nelson Charest, professeur de lettres françaises, informe que les professeur.e.s de l’U d’O ont reçu une formation pour organiser leurs examens finaux, en ligne.
Frappier a décidé de donner une partie de ses cours en ligne en direct, via l’application Zoom. Elle propose aussi à ses étudiant.e.s des rencontres individuelles. Charest filme ses cours et les rend accessibles avec les diapositives en ligne. Il a aussi créé un forum, où les étudiant.e.s peuvent échanger et poser leurs questions. Pour lui, l’option en direct n’était pas envisageable. « J’ai beaucoup d’étudiant.e.s internationaux dans mes cours. Alors, avec le décalage horaire ça aurait été difficile », résume-t-il.
Les professeur.e.s ont eu deux jours d’intervalle pour s’adapter à la situation. Selon Frappier, c’est un défi pour plusieurs de ses collègues. « Ils ont dû s’y mettre dès la fin de semaine. Au moment où tout le monde devait se préparer à la nouvelle réalité sur le plan personnel », explique-t-elle. Elle rend compte que beaucoup d’entre eux auraient eu besoin de quelques journées de préparation en plus.
Bifurquer vers le web
En classe, raconte Charest, beaucoup d’élèves le questionnent au sujet de l’examen. Il est surpris de constater que sur le forum, ceux-ci vont lui poser des questions qui vont plus en profondeur dans la matière étudiée. Il croit que la possibilité est laissée pour les plus timides de prendre leur place.
« Je suis agréablement surprise du déroulement des cours par Zoom. C’est bon pour la cohésion de la classe de pouvoir se rencontrer et se voir », communique Frappier. Selon la professeure, les rencontres individuelles lui permettent de pallier aux besoins de certains de ses étudiant.e.s.
Toutefois, enseignant en théâtre, elle réalise que c’est plus difficile d’inciter ceux qui manquent de motivation. « Même si tu aimes la matière, ça demande beaucoup de discipline personnelle de continuer à travailler », décrit-elle. Elle révèle qu’elle cherche présentement des moyens pour encourager ses étudiant.e.s à passer leurs examens finaux.
Les deux professeur.e.s expliquent qu’ils ont plus de difficulté à saisir la réaction de leurs étudiant.e.s. « En classe, je peux sentir si je dois reformuler quelque chose ou me répéter, mais sur le web c’est plus difficile », informe Charest.
Les professeur.e.s doivent s’adapter rapidement à cette situation hors de l’ordinaire. Enseigner sur le web est une toute autre chose que de donner un cours en présence physique. Ils se demandent encore combien de temps le confinement va durer et si l’enseignement virtuel, ce n’est pas, là, le futur de l’Université.