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Un duo inséparable

PHOTO: ÉMILIE AZEVEDO

 

Par Pascal Vachon, journaliste

Près de 100 jours se sont écoulés depuis la crise linguistique déclenchée par le gouvernement Ford. Depuis ce jour sombre du 15 novembre, les militants franco-ontariens ont fait sentir leur présence via des regroupements et des manifestations. La Rotonde vous dresse un portrait de ce militantisme qui a marqué les derniers mois en Ontario français.

La rébellion d’Amanda Simard, la manifestation du 1er décembre 2018 et les nombreux articles de journaux à travers le Canada ont fait partie du mouvement franco-ontarien. Il rappelle aux plus âgés la crise de l’hôpital Montfort ; Martin Normand, politologue à l’Université d’Ottawa, juge cependant que la technologie a, cette fois-ci, joué un rôle clé.

« L’AFO a réussi en trois ou quatre jours à mobiliser des gens de la façon dont SOS Montfort a réussi en trois ou quatre mois, la façon de rejoindre les gens et de communiquer s’est accélérée », explique le politologue. « Les ponts semblent être rompus entre la communauté francophone et le Parti conservateur. C’est clair que les événements du 15 novembre et les réactions qui ont suivi de la ministre Caroline Mulroney et du premier ministre semblent avoir miné les chances de rapprochement », ajoute-t-il.

Réunis pour un panel
Un panel sur le militantisme en francophonie ontarienne, organisé par le Réseau du patrimoine franco-ontarien (RPFO) mardi dernier à Ottawa, a voulu souligner cette fibre militante. Un panel de six qui regroupait des chefs de file de la francophonie ontarienne tels que la militante Jacqueline Pelletier et Félix Saint-Denis, un animateur culturel franco-ontarien. Les panélistes ont entre autres parlé de leur fibre de militant qu’ils ont découvert à un très jeune âge.

« Je savais que c’était pour être un panel des plus intéressants, mais ç’a été au-delà de toutes mes attentes. On a terminé plus tard que prévu, mais ma foi, on aurait pu en prendre encore pour trois jours à tel point que les gens étaient attentifs », se réjouit Diego Elizondo, agent des communications du RPFO, au sujet du panel.

Quatre grands moments
La résistance contre le règlement 17 de 1912, les crises scolaires des années 1970, SOS Montfort et la crise linguistique de 2018 sont les quatre grands événements de la résistance franco-ontarienne, selon l’historien Serge Dupuis de l’Université Laval. Pour ce dernier, il est certain que le mouvement anti-Ford marquera l’histoire de la province. « 2018 va s’inscrire à la hauteur de Montfort, de la crise scolaire et de la loi 17. Est-ce qu’on va avoir une lutte de la même durée ? Il ne faut pas oublier non plus que ces luttes épiques là ont duré plusieurs années », affirme l’historien.

L’AFO entame aussi des procédures judiciaires concernant l’Université de l’Ontario français et le Commissariat aux services en français. C’est un dossier à suivre au cours des prochains mois!

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