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Arts et culture

Miami City Ballet : Du classique au néo-classique

– Par Maïlys Besson –

Le Centre national des Arts d’Ottawa a invité le Miami City Ballet à présenter un programme composé de trois chorégraphies des plus diversifiées. Avant les spectacles, une discussion a été présentée par la productrice générale du CNA pour la danse, Cathy Lévy, avec la directrice artistique de la compagnie, Lourdes Lopez.

Le Miami City Ballet se produit partout aux États-Unis et est aussi connu grâce à ses tournées à l’étranger. La compagnie est dirigée par l’ancienne danseuse primée maintes fois, Lourdes Lopez, cubaine ayant immigré enfant aux États-Unis. La compagnie possède un vaste et divers répertoire. Les danseurs passent donc de chorégraphies aussi classiques que le Tschaikovsky Pas de deux de George Balanchine ou Carmen de Richard Alston et aussi modernes que Symphonic Dances d’Alexei Ratmansky. Tout le spectacle étant accompagné par l’orchestre du CNA, les spectateurs ont droit à un concert en plus de la danse.

En premier, Carmen propose une créativité tant chorégraphique que scénique. La mise en scène y est en effet débordante de créativité : les cartes de tarot d’une bohémienne servent d’éventail, accessoire typique dans Carmen ; les menottes passées aux poignets de Carmen et de Don José sont utilisées pour leur duo, les liant physiquement l’un à l’autre. Les costumes sont tous différents, comme les coiffures des danseuses en chignon, queue de cheval ou cheveux lâchés : cela permet de voir les danseurs de manière individuelle avec leurs particularités comme l’a évoqué Lourde Lopez avant le spectacle. De costumes traditionnels espagnols à volants pour les femmes et pantalons serrés pour les hommes, on passe à d’extravagants costumes multicolores, scintillants de satin et de paillettes. Le jeu de lumière est de même travaillé : bleu en complémentarité avec les couleurs chaudes orangées des premiers costumes, puis rouge avant le meurtre et enfin d’un blanc froid et cinglant pendant la mort de Carmen. Au rythme de l’arrangement Carmen Suite de Schchedrin d’après Bizet, l’ambiance est tantôt frénétique, tantôt langoureuse. Le personnage de Carmen est lui-même tout en complexité : léger, gracieux, séduisant avec caractère et assurance.

Ensuite, le Tschaikovsky Pas de Deux, initialement composé par Tchaikovsky pour le Lac des Cygnes, a été repris pour un duo gracieux se distinguant par ses prouesses techniques. La danseuse impressionne en effet par sa rapidité de bas de jambes et de tours lors de son manège, tandis que le danseur éblouit par ses sauts et tours suspendus en l’air. Tous les deux sont talentueux en technique, mais aussi en interprétation, ce qui donne l’impression de simplicité tant recherchée en danse pour le spectateur. La ballerine semble flotter légèrement au-dessus du sol, prête à s’envoler comme un cygne grâce aux portés avec son partenaire.

Enfin, les Symhponic Dances présente un élan novateur dans le répertoire classique, au rythme tourmenté de la musique de Rachmaninoff. Commençant dans une pénombre intrigante et ténébreuse, les danseurs en tenues couleur chair, semblent se fondre en un corps de ballet fantomatique. Puis, vient une valse onirique allégée par les robes flottantes et colorées des danseuses donnant l’impression d’être sur un nuage de coton, bien que les danseurs soient vêtus de costumes sombres agrémentés d’une fleur rose exubérante. Cela se finit sur une chorégraphie composée d’un tel nombre de chorégraphies différentes, en même temps sur la scène, que cela coupe le souffle du spectateur, hypnotisé par ces danses symphoniques.

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