Crédit visuel : Loïc Gauthier Le Coz – photographe
Par Pascal Vachon – Journaliste
La ministre fédérale de l’environnement, Catherine McKenna, s’est fait remettre sous le nez plusieurs décisions du gouvernement libéral le 25 septembre dernier. Le tout a eu lieu dans le cadre du débat des candidats pour le poste de députée fédérale d’Ottawa-Centre au Centre communautaire Glebe.
Emilie Taman du parti Néo-Démocrate (NPD), la conservatrice Carol Clemenhagen, Merylee Sevilla du Parti populaire du Canada et Angela Keller-Herzog du Parti vert ont passé la soirée à remettre en question les politiques de la ministre McKenna.
En dépit des reproches, la candidate libérale n’a pas hésité à vanter son bilan. « Vous avez pris une chance sur moi il y a 4 ans. J’ai tenu mes promesses lors du dernier mandat […] et l’on va continuer le bon travail qu’on a fait jusqu’à présent », a-t-elle déclarée.
Dépenses démesurées?
Les critiques provenaient principalement de la candidate conservatrice Carol Clemenhagen. Avec 23 % des intentions de vote, celle-ci est la candidate la plus proche de McKenna. Il est à noter que ce 23% ne fait tout même que la moitié du chiffre, vante le parti Libéral, selon la firme Recherche Mainstreet.
Clemenhagen s’est d’abord attaquée aux dépenses publiques du gouvernement libéral, qui seraient, selon elle, excessives. « Je suis découragée par le manque de responsabilité au niveau fiscal », a-t-elle déplorée.
McKenna affirme toutefois que son parti avait raison d’augmenter la dette de plus de 70 milliards. « C’est le temps d’investir dans les infrastructures […] car notre ratio dette/PIB est l’une des plus faibles parmi les pays du G7, soit 0,7%. Ce n’est pas du gaspillage d’argent, on investit dans les emplois, dans l’environnement, les infrastructures et dans l’économie », a rétorqué la candidate libérale.
L’environnement s’invite au débat
Les libéraux ont non seulement été fortement critiqués par leur politique budgétaire, mais également vis-à-vis leurs actions prises au niveau de la politique climatique.
Il s’agit d’un terrain de jeu où les Néo-Démocrates et les Verts n’ont certainement pas hésité à reprocher le gouvernement Trudeau. « Une des choses les plus hypocrites que j’ai vu est le gouvernement qui déclare l’urgence climatique un jour, mais qui achète un pipeline le lendemain », a déclaré Taman, candidate du parti NPD.
La foule s’est animée lorsque Sevilla, la candidate du Parti populaire du Canada, a affirmé que les changements climatiques « font partie d’un cycle normal de changements faisant partie de l’histoire de l’humanité », des propos qui ont fait bondir Taman de sa chaise.
« Je suis abasourdie d’entendre le Parti populaire parler de façon si absurde alors qu’on est en pleine crise climatique », a-t-elle répondu à son adversaire.
Soins de santé inadéquats?
L’accès aux soins de santé, dont un régime national d’assurance-médicament, a également provoqué une discussion animée. La représentante néo-démocrate dénonçait le fait que le Canada soit l’un des seuls pays avec un système de santé universel, mais avec aucun accès aux médicaments gratuits; « c’est honnêtement arriéré comme réalité politique », jugeait-elle.
De son côté, la politicienne libérale a avoué que ce serait une option, mais que le parti devait d’abord faire davantage de consultations pour voir si c’est réellement ce qu’il y aurait de mieux pour les Canadien.ne.s.
Ottawa-Centre reste rouge
Malgré les critiques véhémentes faites à l’égard de McKenna, l’histoire favoriserait la victoire de son parti. Depuis 1968, la circonscription fédérale d’Ottawa-Centre, qui compte près de 120 000 habitants, a toujours voté Libéral ou Néo-Démocrate, à l’exception d’une élection partielle en 1978.
Le site d’analyses, de sondages et de projections électorales Qc125 évaluait en date du 25 septembre, qu’Ottawa-Centre resterait rouge avec 99 % de chances. Les conservateurs et le NPD seraient en pleine bataille pour le deuxième rang. Taman serait en avance de 1% sur les Conservateurs lors de l’élection fédérale du 21 octobre.