– Par Moussa Sangaré-Ponce –
Matt Plunkett est maintenant un des joueurs de soutien clés du programme de basketball masculin de l’Université d’Ottawa. Pour le faire, il a dû garder la tête haute malgré toutes les frustrations en étant sur le banc lors de ses deux premières années.
Durant les trois dernières années, le programme de basketball masculin a eu des saisons remplies de succès. Bien qu’il faisait partie de l’équipe pour ces trois saisons, Matt Plunkett a plus regardé du banc que contribué au succès. Cette année, les Gee-Gees, à nouveau une des meilleures équipes au pays, ont agrandi le rôle de Plunkett et il est passé de « spectateur » à joueur de soutien clé. Plunkett est aujourd’hui le joueur que ses entraineurs ont vu au secondaire. « On avait beaucoup d’attentes pour lui au début. On l’avait vu jouer au niveau club. Il faisait de bonnes décisions, bon tireur, bon passeur, c’est ça qu’on a aimé », souligne l’entraineur adjoint du Gris et Grenat, Justin Serresse.
Bien qu’ils aient toujours eu confiance en lui, Plunkett était cloué sur le banc lors de ses premières années, notamment parce qu’il a eu de la difficulté à s’adapter au niveau du jeu universitaire. « C’était un ajustement. Après le secondaire, je pensais que je viendrais ici et que je dominerais, mais quand je suis venu ici, je jouais contre Warren Ward, Terry Thomas l’année dernière et Johnny [Berhanemeskel] et Gab [Gonthier-Dubue], plein de gars qui avaient plus d’expérience que moi », se rappelle Plunkett. Ces ajustements n’étaient pas les seules choses qui ont ralenti son développement, les entraineurs ont aussi dû développer plusieurs aspects du basketteur. « Ça été un peu plus difficile pour sa transition du high school à l’Université du côté physique, mais mental surtout. Il a perdu un peu confiance et ça nous a pris deux ans pour essayer de travailler là-dessus », mentionne Serresse. Être sur le banc devenait frustrant par moments pour le Gee-Gee, mais il comprenait sa situation. Il sera maintenant un exemple pour les prochaines recrues et même celles de cette année. Plunkett et ses entraineurs comptent partager son histoire avec les nouveaux membres de l’équipe qui seront eux aussi restreints au banc pour une bonne partie de leurs premières années. Cependant, ayant appris beaucoup à cause de cela, Plunkett est confiant que « quand ça sera leur temps, ils brilleront aussi ».
Aujourd’hui, Matt Plunkett ne contribue pas seulement du côté offensif, mais il est également un des joueurs défensifs les plus athlétiques de l’équipe. « Son activité défensive ; c’est ça qu’on aime et il nous donne un autre style de défense par rapport à Vik [Gill] », commente Serresse. Même si l’athlète de troisième année est très heureux de pouvoir jouer un plus grand rôle avec l’équipe, il retournerait au banc si cela signifierait plus de succès pour les Gee-Gees. « J’adore ça! », répond-t-il lorsque La Rotonde lui demande ce qu’il pense de pouvoir contribuer plus. « Je veux aider l’équipe du mieux que je peux, donc si je dois être sur le banc ; je serai sur le banc. Ç’est bon de voir tes efforts récompensés, ça fait trois ans que je travaille et c’est gratifiant de voir ça maintenant ». Il ajoute : « Quand on gagne, c’est une affaire d’équipe. [On ne dit pas] qui a contribué le plus. Même être sur le banc, on a fait ça quelque chose de fun avec nos célébrations et en amenant de l’énergie ». Avec un plus grand rôle, les attentes envers Plunkett ont augmenté, « mais ce n’est pas quelque chose pour lequel [il n’est] pas prêt ».
Le succès que connait Matt Plunkett est attribué au travail que ses entraineurs ont fait avec lui, mais également aux sacrifices qu’il a faits lors des dernières années. Au lieu de retourner chez lui lors des deux dernières vacances d’été, Plunkett est resté à Ottawa pour s’entrainer. « Je n’ai pas pu rentrer chez moi et voir ma famille, mais je suis resté ici, j’ai travaillé dans les camps et je me suis entrainé chaque jour », explique-t-il. Bien qu’il fût encore sur le banc pour la plupart du temps la saison dernière, ses entraineurs ont remarqué les efforts qu’il mettait dans le gym et sur le terrain lors des pratiques. « C’est difficile d’être un joueur de banc. C’est son éthique de travail qu’il faut souligner. C’est un gars qui travaille avec Johnny [Berhanemeskel] tout le temps, tout l’été. Il a travaillé sur son dribble, sur son tir, il a fait deux étés où il est resté ici à travailler comme un fou, même quand c’était dur, il n’a pas lâché. Il a beaucoup appris de son expérience sur le banc », raconte Serresse.
Durant les matchs, Plunkett se retrouve surtout avec d’autres joueurs de troisième année comme Mehdi Tihani, Matt Nelson et Moe Ismail, mais il arrive parfois qu’il se retrouve à jouer aux côtés des partants Mike L’Africain, Vikas Gill, Gabriel Gonthier-Dubue, Caleb Agada et Johnny Berhanemeskel. Il apporte un style de jeu qui s’adapte très bien, peu importe qui est sur le terrain, et cette année, il a développé un tir de trois points qui le rend encore plus dangereux. « Il pouvait toujours tirer au secondaire. Souvent quand un gars arrive du secondaire il pense qu’il peut tirer, sauf Vik et Mike. Avec les répétitions qu’on fait ici, les gens se rendent compte qu’ils ont encore du travail à faire. C’était un bon tireur mais pas aussi consistent que maintenant », explique Serresse.
Maintenant, non seulement les autres équipes doivent s’adapter à Plunkett, mais ils doivent également s’adapter à l’attention qu’on porte sur lui lorsqu’il est sur le terrain. Plunkett avoue que c’est un peu plus difficile maintenant que des ajustements sont faits par rapport à lui, « surtout que maintenant les gens savent que je peux tirer des trois points. Je travaille avec Justin pour savoir quoi faire durant ces situations ».
Le Gee-Gee était un joueur recruté par plusieurs équipes au secondaire, cependant, malgré le fait qu’il aurait pu avoir un plus grand rôle et même être un partant dès sa première pour certaines universités, il a quand même choisi l’Université d’Ottawa. Il est très content de son choix parce qu’Ottawa lui offrait la meilleure chance de gagner un championnat.
Tradition d’avant-match
Avant chaque partie, après que les équipes se soient réchauffées et dirigées vers le banc pour écouter les mots de l’entraineur et les introductions des joueurs, on peut souvent voir Matt Plunkett et son coéquipier Johnny Berhanemeskel rester au panier pour faire quelques lancers supplémentaires. C’est une de plusieurs petites traditions de l’équipe.
« Je ne sais même pas comment ça commencé. Quand je jouais au secondaire, je devais faire deux tirs en course avant [le match] et Johnny faisait la même chose avec ses tirs et on a combiné nos deux routines. Je fais mes deux tirs en course, après je prends les rebonds pour lui lorsqu’iltire et ensuite on fait notre poignée de main. On le fait depuis longtemps et des fois l’arbitre essaye de nous en empêcher mais on s’assure de rester et le finir ».