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Match Panda : des célébrations nébuleuses

12 février 2020

Crédit visuel : Jen Cox

Par Pascal Vachon – Journaliste

Des individus reniflant de la cocaïne sur sa voiture, une arrestation sur son terrain ; voilà comment une résidente de la rue Russell, dans le quartier Côte-de-Sable, a vécu la journée du Match Panda, le 5 octobre dernier.

Un quartier mouvementé

Jen Cox et son mari ont emménagé dans le quartier il y a deux ans, et ont depuis vécu les deux dernières rencontres de football opposant l’Université d’Ottawa (U d’O) à l’Université Carleton.

Le couple, ainsi que l’association communautaire du quartier, tentent depuis quelques années de réduire l’ampleur de ces célébrations sportives. Les festivités sur la rue Russell sont le fruit de célébrations qui attirent des milliers de fêtard.e.s dans les rues de Côte-de-Sables malgré la présence de policiers.

« La perspective des policiers est d’empêcher quelque chose de terrible d’arriver et de faire régner la paix. De notre côté, on, [les résident.e.s], croit que ces fêtes ne devraient même pas arriver. […] Plusieurs étudiant.e.s vont dire : c’est juste une journée, laissez-nous avoir du plaisir, ce n’est rien de majeur, mais ce l’est en affectant notre sentiment de sécurité quand tous ces gens démontrent qu’ils se foutent du fait qu’on vit ici », lance la résidente.

La maison de Cox est située à côté d’une allée qui se prolonge une centaine de mètres après sa cour arrière. Repoussé.e.s des rues par les policiers, l’allée serait un secteur prisé pour les étudiant.e.s qui souhaitent s’en éloigner. Après avoir vu des individus tenter de rentrer dans leur demeure en 2018, Cox et son mari ont placé une clôture à l’avant de la maison pour empêcher toute infraction sur leur terrain.

« J’étais sur mon balcon et ils m’ont littéralement regardé et ont renversé ma clôture et sont passés sur ma propriété pour aller vers l’arrière. […] C’était un moment très stressant. À un moment donné, c’est une question de sécurité de soi-même, il y a littéralement des milliers de personnes qui passent sur ta propriété ».

Une culture à changer

« Ce n’est pas un.e étudiant.e qui est à l’origine du problème, c’est la culture étudiante. J’aime le sport et la bière, mais de là à renverser la qualité de vie de certain.e.s, malheureusement, c’est inacceptable. Encore une fois, le Panda est un événement sportif et aussi, en soi, un problème de cette culture-là », juge le conseiller du secteur Mathieu Fleury.

« On est gentil avec le monde, on leur donne des médicaments ou des verres d’eau. J’ai apporté une serviette à une fille qui avait vomi, car elle me l’avait demandé. On est compréhensifs mais on préférait ne pas avoir à vivre ça », soutient la résidente Cox.

Les habitant.e.s assurent ne pas être en colère contre ceux et celles qui décident de célébrer, mais plutôt contre la mentalité actuelle. Ils critiquent la convergence de tou.te.s vers une seule rue, le non-respect des propriétés et le comportement de ceux et celles qui viennent aux festivités mais qui ne vont pas à la rencontre.

La fête organisée par l’Université et le Syndicat étudiant de l’U d’O semble avoir été planifiée à la dernière minute. Les étudiant.e.s tentaient de rejoindre l’événement, mais un long temps d’attente était réservé aux étudiant.e.s une fois arrivés sur place. Jen Cox croit que cette longue file de personnes, empêchant les étudiants de boire avant d’entrer, en a forcé certains à se déplacer vers la rue Russell. L’association communautaire espère que l’unievrsité sera mieux préparée l’an prochain.

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