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Par Yasmine Mehdi
MARCHE FÉMINISTE
Le 22 septembre dernier, plus de 200 féministes ont bravé la pluie à l’occasion de la 39e édition de la marche « La rue, la nuit, les femmes sans peur » [Take back the night]. Ça a été l’occasion pour plusieurs services francophones de se faire connaitre de la communauté afin d’atteindre leur objectif commun : la fin de la violence faite aux femmes.
Si cette marche avait pour ambition d’unir aussi bien les communautés francophone qu’anglophone, l’évènement se démarquait par la place conséquente qu’a pris le français : drapeaux franco-ontariens, slogans et pancartes en français avec des inscriptions telles que « Fières, en colère, solidaires » ou encore allocutions prononcées exclusivement en langue française en étaient des preuves.
« Nous reconnaissons que la communauté francophone est importante, et c’était tout aussi important pour nous de les voir ici, de les entendre manifester en français, de voir des affiches en français, puisque notre objectif est de faire en sorte que toutes les voix soient entendues », a déclaré à ce propos Valerie Collicott, de l’Initiative des femmes pour la sécurité environnementale (IFSE), un des organismes organisateurs de la marche.
Vers les coups de 18 h, femmes, hommes et enfants se sont retrouvés et ont pu écouter des allocutions symboliquement prononcées au pied du monument des femmes du parc Minto, un monument qui, pour rappel, a été érigé en 1992 après la tuerie de l’École polytechnique à Montréal.
« Il faut dénoncer, militer, informer, il faut dire que c’est assez, qu’on a envie de marcher le soir sans se faire agresser, qu’on n’accepte pas cette violence envers les femmes », s’est indignée Caroline Brunette de Fem’aide.
La marche s’est ensuite déplacée le long de la rue Elgin, pour arriver aux rues Sussex et Rideau et finalement s’arrêter à l’Hôtel de Ville d’Ottawa. Accompagnées par des policiers à vélo, les femmes ont marché sur ses grandes avenues, qui avaient été temporairement bloquées pour l’occasion. Sous la pluie battante, sifflets et slogans n’ont pas manqué de se faire entendre pour dénoncer une fois pour toutes la culture du viol tout en se réappropriant l’espace public.
Arrivées à l’Hôtel de Ville, les participantes ont pu retrouver une vingtaine de kiosques, en français comme en anglais, présentant des services comme le CALACS, la Maison d’amitié, Fem’aide et la Coalition d’Ottawa contre la violence faite aux femmes. L’effervescence a cependant été brusquement interrompue lorsqu’on a annoncé qu’une femme avait été assassinée à Hawkesbury un peu plus tôt dans la soirée. Un triste rappel qu’il reste encore beaucoup à faire pour assurer la sécurité des femmes.