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Le marché aux facultés affaiblies

25 février 2019

Photo Emilie Azevedo 

 

Par: Pascal Vachon, journaliste

Un peu plus de quatre mois se sont écoulés depuis la décision du Canada de légaliser la marijuana, rendue le 17 octobre. Depuis, la marijuana du marché légal canadien a surtout fait la manchette pour ses ruptures de stock. La Rotonde vous met à jour sur l’évolution de ce dossier.

Près de 120 jours après sa légalisation, le prix moyen du gramme de cannabis sur le marché noir est passé de 6,83 $ à 8,02 $, selon Statistiques Canada.

Où est le pot ? 

C’est la pénurie de produits qui a surtout retenu l’attention. Les longues files devant les succursales, surtout au Québec, et les difficultés de livraison des compagnies étaient sur toutes les lèvres. « La pénurie était prévisible, car la loi a été passée plus tard que prévu, donc les compagnies ont réagi dès que la loi a été passée », explique Line Beauchesne, professeure en criminologie à l’Université d’Ottawa.
Les individus agés de 15 à 34 ans, qui représentent la moitié des consommateurs, ont continué à consommer autant qu’avant la légalisation. Ceux-ci achètent d’ailleurs leur marchandise sur le marché illégal au même rythme qu’avant le 17 octobre dernier, notamment en raison du prix des produits.

Les policiers n’ont quant à eux pas constaté beaucoup de changements après la légalisation. « On n’a pas vraiment remarqué plus de changements qu’avant. C’est surtout au niveau de la prévention ou lorsque le monde nous appelle pour nous dire que l’appartement de leur voisin a une odeur de cannabis, qu’il y a eu des changements », confie Amy Gagnon, agente du Service de police d’Ottawa.

De nouvelles succursales

Le journal Le Droit a annoncé que deux succursales verront le jour à Ottawa, une sur la rue York et l’autre sur la rue Wellington. De plus, une succursale de la Société du Cannabis du Québec (SQDC) verra le jour sur le boulevard de la Gappe à Gatineau et la Société espère ouvrir deux autres magasins dans la région de l’Outaouais.

Au Québec, le gouvernement caquiste semble être déterminé à augmenter l’âge légal de consommation à 21 ans et à empêcher toute personne de fumer du cannabis dans des espaces publics. Ce projet de loi représenterait un dilemme pour la région de Gatineau, où un.e citoyen.ne de 19 ou 20 ans pourra acheter du cannabis à Ottawa, mais se verra refuser l’accès par la loi québecoise.

Cette situation pourrait compliquer la vie des policiers gatinois. « Ça va mettre la police dans une situation assez embêtante et en plus ça va créer du trafic, car les gens vont en acheter plus en Ontario pour en fournir à d’autres personnes au Québec », évalue Beauchesne, qui prévoit que les jeunes pourront se tourner vers le marché légal d’ici deux ou trois ans.

L’ouverture des deux magasins de la Société ontarienne du cannabis (SOC) est prévue pour le mois d’avril et la Ville d’Ottawa aura l’autorisation d’émettre jusqu’à cinq permis de vente. Deux locaux de la SOC sont aussi prévus pour l’Est ontarien.

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