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Arts et culture

Ma maman, mon étoile

19 septembre 2019

Crédit visuel; Marianne Duval

Par Clémence Roy-Darisse – Cheffe du pupitre Art et culture

Le 13 et 14 septembre, dans le cadre de son festival de théâtre autochtone Moshkamo, le Centre National des Arts (CNA) accueillait la pièce pour enfants Mokatek et l’étoile disparue. L’acteur Dave Jenniss et la chanteuse et musicienne Élyse Boucher-DeGonzague, dans une mise en scène de Pier Rodier, livraient ici l’histoire d’un petit garçon nommé Mokatek aimant compter davantage les étoiles que les moutons. 

Mokatek est un petit garçon bien triste depuis qu’il a perdu sa mère, son étoile. Endeuillé, il part à sa recherche en explorant les confins de la forêt. Ours, caribou et hibou le rejoignent sur son passage, tentant de l’aider à retrouver son astre central. 

La pièce est inspirée de la culture Wolastoqiyik, aussi connue sous le terme Malécites, auquel l’acteur Dave Jenniss appartient. L’artiste insère des mots de la langue tels que wolastoq, signifiant « belle rivière ».

Comme chez soi

La trame narrative est simple, mais elle demeure efficace. L’espace scénique dans lequel la pièce prend vie offre, en effet, une expérience sensorielle de nature fantastique qui s’apparente à celle d’une forêt. Petits et grands entrent d’abord dans une tente aux éclairages chauds, rappelant la forme d’une maison longue. Disposés en croix, les spectateurs sont dispersés en quatre groupes aux coins de la tente, de sorte à reproduire les quatre points cardinaux. Les nuages accrochés au plafond et les lumières bleutées suggèrent un ciel boréal. L’odeur de sauge brûlée détend l’atmosphère. On se sent chez soi, un peu comme dans le ventre de sa propre mère. 

Un retour à l’enfance

Le comédien Dave Jeniss touche l’auditoire par sa naïveté sincère. Il racontait d’ailleurs en entrevue pour Le Droit que le petit personnage de Mokatek, représenté par une marionnette, lui faisait penser à lui lorsqu’il était petit. En incarnant ce personnage, il cherche ainsi à transmettre sa culture autochtone. Chose certaine, le propos livré est authentique et attachant. Élyse Boucher-DeGonzague, qui joue l’esprit de la maman, mais aussi la terre mère, calme par ses chants doux et rassurants. La pièce se termine d’ailleurs par un chant commun traditionnel dédié aux ancêtres.

En cheminant à travers le deuil de sa maman, le petit Mokatek reprend goût à la vie. Ce dernier peut compter sur les troncs de bouleau et ses amis les animaux pour retrouver sa paix intérieure. Le feu au centre de la scène brûle d’espoir et Mokatek retrouve son étoile disparue.

Destinée d’abord aux petits de 2 à 6 ans, la pièce rattache toutefois tous celles et ceux qui y assistent à leur cœur d’enfant. Mokatek et l’étoile disparuefait vivre une expérience de communion et de paix à toutes et tous. Elle véhicule un propos universel où l’émerveillement côtoie la douleur du deuil.

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