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Actualités

L’UOF prépare l’ouverture de ses portes

16 septembre 2019

Illustration : Andrey Gosse

Par Maeve Burbridge – Cheffe de section Actualités

L’appui financier du gouvernement fédéral permet le projet de l’Université de l’Ontario français (UOF). Celui-ci aboutira d’ici l’année 2021, d’après Dyane Adam, présidente du Conseil de gouvernance de l’université en devenir. 

Après l’annulation du projet par le gouvernement ontarien en décembre 2018, une entente pour la réalisation des plans de l’UOF a été signée par le gouvernement provincial et fédéral le 7 septembre 2019 dernier. 

Le projet bénéficie du soutien de Mélanie Joly, ministre du Tourisme, des Langues officielles et de la Francophonie. C’est ce qui a permis à l’UOF d’être financée à 50% par le gouvernement fédéral et à 50% par le gouvernement provincial ontarien géré par Doug Ford. Cette contribution du fédéral a été le facteur décisif pour la contribution du gouvernement conservateur ontarien.

Le Conseil de gouvernance de l’UOF va de l’avant pour élaborer ses programmes. Les champs étudiés seront la pluralité humaine, l’économie mondialisée, les environnements urbains et les cultures numériques. 

Modèle non-traditionnel

La présidente du Conseil de gouvernance précise que des programmes de pédagogie, de communications, de gestion et de psychologie sont en planification.

« On veut préparer nos étudiant.e.s à confronter les enjeux modernes, comme l’environnement, la justice sociale et l’influence de la culture numérique » déclare la présidente du Conseil de gouvernance de l’université, Dyane Adam.

Pour s’éloigner du modèle de la salle de classe traditionnelle, Adam mentionne que l’UOF « veut intégrer l’apprentissage expérientiel dans tous les cours, pas seulement les coops, pour donner aux étudiant.e.s un savoir pratique ».

Pour le moment, l’UOF n’offre aucun programme de sciences pures, de mathématiques, ni de beaux-arts. « Les programmes de sciences pures nécessitent une infrastructure très différente et assez coûteuse. Je dirais que c’est pour une phase subséquente »  précise Adam. Pourtant, il y aura la possibilité de prendre des cours de sciences pures et de beaux-arts chez les universités anglophones de la ville, avec lesquelles l’UOF négocie des ententes de collaboration. 

Mauvais timing?

Josée Gauthier, une Franco-Ontarienne du Témiscamingue, se demande ; « pourquoi une nouvelle école quand les programmes universitaires en français dans les écoles bilingues ont besoin d’aide ? ».

Trevor Stuart, étudiant en études de conflits et droits humains à l’Université d’Ottawa (Ud’O) et activiste Franco-Ontarien croit aussi que « de rediriger l’argent vers d’autres programmes francophones, par exemple à l’Ud’O, à l’Université Glendon ou à l’Université Laurentienne, ça aurait été très bénéfique. Ça aurait beaucoup aidé ces gens-là. [Il ne] peut pas dire qu'[il n’est] pas content, mais [il a] l’impression qu’on a sauté une étape ». Celui-ci souligne aussi le manque de professeurs bilingues et francophones en Ontario et le manque de financement pour les programmes francophones dans la province.

Toutefois, pour Stuart, « l’UOF est un symbole physique et institutionnel de notre victoire et de notre résilience en tant que peuple ». Il considère également le projet de l’UOF comme l’une des plus importantes victoires franco-ontariennes, équivalente, ou presque, à la préservation de l’Hôpital Montfort.

De son côté, Adam est confiante que l’UOF favorisera le savoir et l’innovation en français. Elle espère également que ça permettra « la floraison non seulement intellectuelle et culturelle, mais également économique des communautés franco-ontariennes » .

Toronto: ville franco?

Pour Gauthier, le fait d’ouvrir une université francophone dans le milieu anglophone de Toronto lui semble illogique.

Adam affirme que « le Sud-Ouest de l’Ontario n’a pratiquement pas de programmes universitaires offerts en français. Pourtant, la population franco-ontarienne est importante, avec près de 220,000 Franco-Ontarien.ne.s, ce qui est égal à la population acadienne du Nouveau-Brunswick ». Elle rappelle que Toronto est la ville canadienne avec la quatrième plus grande population francophone du Canada. Selon Adam, la demande à l’éducation en français dans le sud-ouest de la province monte en flèche depuis quelques années déjà.

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