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L’Université d’Ottawa, foyer des écritures francophones

20 janvier 2020

Crédit visuel : Andrey Gosse – directeur artistique

Par Yasmine Hursault – Cheffe du pupitre Actua­li­tés

 

La francophonie est l’un des thèmes centraux de Transformation 2030, le plan d’action de l’Université d’Ottawa (U d’O), pour la décennie à venir. Par la publication des écrits de ses chercheur.e.s et professeur.e.s, l’U d’O peut être considérée comme un point de départ d’écritures francophones.

Plusieurs organisations contribuent à la vie de la francophonie sur le campus, dont le programme de Chaires de recherche sur le monde francophone. Lara Mainville, directrice des Presses de l’Université d’Ottawa, décrit celui-ci comme une organisation qui « crée un dynamisme et un renouveau du monde francophone sur le campus ».

Mainville souligne aussi l’importance et la force des Presses de l’Université d’Ottawa sur le campus et pour les étudiant.e.s. « Mon rôle c’est de publier des livres qui sont utilisés en classe. On a une mission, on prolonge la mission de l’Université », décrit la directrice.

Selon elle, les Presses continuent d’alimenter cette expertise d’écriture en français. « On a un rôle à jouer dans la chaîne d’expression du savoir et de mobilisation des connaissances », rappelle-t-elle. Elle a également souligné que le travail de la maison d’édition c’est la communication au delà de la simple vulgarisation du travail de chercheur.e.

La francophonie chez les chercheur.e.s

Monique Aubry Frize, professeure titulaire à la faculté de génie de l’U d’O, « a décidé d’écrire [ses] mémoires en anglais d’abord, car [elle a] surtout étudié et travaillé dans cette langue ». Elle ajoute qu’elle espère que son sixième livre, A Woman in Engineering, Memoirs of a Trailblazersera traduit bientôt. 

« Il y a énormément de pressions sur les chercheur.e.s pour qu’ils publient en anglais mais je pense que ce serait une erreur culturelle, stratégique et intellectuelle monumentale de ne pas essayer de mettre en place des incitatifs pour que les chercheur.e.s continuent de travailler en français », raconte la directrice des Presses.

Celle-ci ajoute qu’il ne serait pas toujours possible de traduire tous les livres qui sont initialement publiés en anglais en raison du coût qui y est associé. 

Une question de survie de la langue française

Mainville soulève la possibilité de publier un livre dans les deux langues, en même temps. Elle mentionne le cas singulier des livres sur les Prix littéraires du Gouverneur général du Canada. « Comme les Prix sont bilingues, il fallait une version anglaise et une version française », explique-t-elle. 

Michel Bastarache, diplômé de la faculté de droit de l’Université d’Ottawa, a fait le choix de publier en français son livre Ce que je voudrais dire à mes enfants, coécrit avec le journaliste de Radio-Canada Antoine Trépanier. Le livre en question est paru aux Presses de l’Université d’Ottawa.

La quatrième page de couverture de cette édition indique que « monsieur Bastarache raconte sa constante lutte pour l’égalité des communautés francophones et anglophones ». Mainville commente que Bastarache « a veillé à ce que la langue française soit enchâssée dans un cadre juridique ».

Durant sa carrière d’avocat, Bastarache plaide pour les droits des minorités linguistiques. En 1982, il dirige la Commission Poirier-Bastarache qui permet la reconnaissance du statut des Acadien.ne.s comme communauté linguistique.

Son engagement en faveur des communautés francophones et acadiennes lui vaut d’être nommé, en 2009, Compagnon de l’Ordre du Canada, haute distinction civile du pays.  

Le bilinguisme ; une richesse

La directrice précise qu’être formé dans un pays bilingue avec deux langues officielles comme c’est le cas au Canada « est une ouverture dans toute une autre culture, une porte d’entrée sur un tout autre monde ». 

Selon elle, l’écriture est de première importance dans la formation et l’apprentissage. Elle conseille donc aux étudiant.e.s de lire, d’écouter et de s’entraîner à écrire en français afin de se démarquer une fois dans le monde professionnel. 

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