
L’Université organise la première conférence sur le sol américain
Actualité
Par : Océane Lemasle – Contributrice
Une soixantaine d’étudiant.e.s et de professionnel.le.s se sont retrouvés à l’Auditorium des anciens du Centre universitaire de l’Université d’Ottawa (U d’O), dans la soirée du mardi 21 novembre, pour assister au premier Student Talks se tenant sur le continent nord-américain. Organisée par Telfer International, association étudiante de l’École de gestion, cette rencontre avait pour but de donner la parole aux huit oratrices et orateurs présent.e.s, étudiant.e.s et professionnel.le.s, sur le thème « Le monde vous appartient ».
Une inspiration européenne
Une ambassadrice de Student Talks et étudiante internationale à l’École Telfer, Pauline Chauveau, est à l’origine du projet. Elle confie que c’est au cours de son expérience aux Pays-Bas, en début d’année, qu’elle a découvert ce concept inspiré des conférences TedX. Elle a alors voulu développer ce concept outre-Atlantique et a « pensé que ça serait une bonne idée de le faire à Ottawa du fait de la mentalité des étudiants ici, plus axée [sur le] développement personnel et développement de carrière ».
Une perception qui a parfaitement été reflétée par les différentes interventions au cours de la conférence. Les oratrices et orateurs ont tour à tour souligné l’importance de l’engagement personnel et du dépassement de soi, tout en mettant l’emphase sur la place que les relations humaines doivent prendre dans nos engagements. Satisfaite du nombre de participant.e.s pour une première édition, l’équipe organisatrice a émis l’éventualité d’une seconde édition.
Des orateurs optimistes
Katya Berezovskaia, étudiante au baccalauréat en sciences commerciales à Telfer et première femme stagiaire en salle des marchés de BMO Marchés des capitaux, a ouvert la conférence en affirmant que « la définition du succès universitaire est le développement personnel ». Elle a également rappelé l’importance de tirer profit des opportunités qui nous sont offertes afin de repousser nos propres limites.
Des propos faisant écho à l’intervention de Rachel Bleskie, étudiante uottavienne au baccalauréat en ressources humaines. Venue témoigner de son engagement dans l’innovation sociale et dans l’humanitaire, Bleskie a souligné le fait qu’une « personne ne peut pas changer le monde, mais il n’en faut qu’une pour commencer des changements qui l’impacteront entièrement ». Elle a alors attiré l’attention sur la nécessité de garder à l’esprit que nous avons chacun la responsabilité d’améliorer le monde.
De l’ambition à la ténacité
Ne pas renoncer à ses ambitions, bien qu’elles puissent paraître étranges, c’est le maître-mot de Dennis Sakalauskas, professeur de markéting à Telfer et fondateur de DPS Original, entreprise de stratégie et de communication. Il a fait part de son expérience de professeur et des doutes récurrents partagés par ses étudiant.e.s. « Ne me dites pas que vous ne savez pas ce que vous voulez faire: vous le savez », affirme-t-il aux étudiant.e.s venu.e.s l’écouter, tout en soulignant que la seule manière de dépasser les doutes et la peur est d’oser.
Marion François, étudiante française en échange à l’U d’O, explique être « venue par curiosité » à l’événement, mais confie que ces échanges lui permettent de relativiser son futur. Une appréhension également ressentie dans l’intervention de Donia Al-Issa, étudiante en communication à l’U d’O. « Oui, je suis une artiste », a-t-elle affirmé avec fierté, convaincue que chacun peut faire de sa passion son travail quotidien.
« Une nécessité pour s’orienter et structurer son avenir » complète Johane Seguin, travaillant pour Exportation et développement Canada, et qui est venue témoigner de son parcours professionnel. « Quand nous parlons de carrière, nous ne parlons pas de quelque chose de linéaire », a-t-elle expliqué, en conseillant de ne pas « laisser les autres décider pour vous » et de ne pas être trop dur.e envers soi-même.
Une rencontre intense et émouvante
« Pouvez-vous m’entendre ? » Sur cette phrase apparemment anodine débute le récit d’Amy Felton, étudiante en communication et de gestion des affaires. Intitulée « le don de l’ouïe », son intervention est venue témoigner de sa propre expérience. Décelée malentendante très jeune, Felton confie à l’audience qu’elle était « une enfant très active », qui faisait un sport « jusqu’à obtenir un prix ». Son réel défi fut cependant les relations humaines.
Dans l’émotion, elle raconte qu’elle « voulait montrer aux autres que je pouvais faire ce qu’ils pouvaient faire ». C’est en grandissant que « j’ai compris que j’avais accompli beaucoup et que j’accomplirai encore beaucoup », a-t-elle poursuivie. Dans le mentorat, elle voulait montrer aux enfants ayant un handicap qu’ils peuvent eux aussi le faire. Elle dit avoir eu la chance de pouvoir compter sur la Fondation Starkey, active dans le monde entier, qui l’a aidée à financer ses appareils auditifs alors que d’autres enfants n’ont pas les moyens de se faire diagnostiquer malentendants.
« Je suis confiante et je suis plus forte » affirme Felton, avant d’ajouter, en faisant référence au système de santé canadien, que « nous sommes tous chanceux d’être où nous sommes ». Sur ces dernières notes aux reflets édifiants, Felton a reposé cette question qui, dans un silence ému prend, alors, tout son sens : « pouvez-vous m’entendre ? ».