– Par Alex Jürgen Thumm –
Je suis tenu de féliciter la Fédération étudiante de l’Université d’Ottawa (FÉUO) pour avoir confronté l’archaïsme qu’est la politique de santé de l’Université d’Ottawa (U d’O). Dans sa liste de « Cinq raisons pour ne pas étudier à l’Université d’Ottawa », elle relève le fait que « la diarrhée, le rhume et les crampes menstruelles ne sont pas des raisons valides pour obtenir un billet médical afin de faire différer un examen ». Captivant qu’il y ait une politique qui tranche sur ce qui empêche les études ou non. Vous avez sûrement rencontré quelqu’un qui peut à peine bouger en souffrant de crampes. Bien des gens appelleraient ça du sexisme. Mon pénis semble libéré de cette politique, puisqu’il ne peut souffrir ni de diarrhée ni de rhume ni de crampes menstruelles.
En plein milieu de la grippe H1N1, en 2009, l’U d’O a permis aux étudiants de manquer jusqu’à 15 jours de cours sans billet médical. Cela n’était qu’une mesure temporaire et à nouveau, les étudiants doivent aller voir un médecin pour toute absence qui pourrait nuire à leur note. Les associations médicales de l’Ontario et de la Nouvelle-Écosse déclarent que les employeurs (et par voie de conséquence le nôtre, l’Université) ne devront plus demander des billets médicaux. Elles affirment que cette pratique est malfaisante. Raison première : pour bien des maladies, le meilleur remède est de rester chez soi. Deuxièmement : ça accable le système de santé de manière inutile. Troisièmement : on risque de faire passer sa maladie à d’autres personnes à la clinique ou en route à la clinique. C’est insensé.
Tabagisme électronique = virtuel?
Dans un cours que je suis, il y a un étudiant qui tire sur sa cigarette électronique tout au long du cours. Bon, je ne le blâme pas ; au contraire, l’ancien fumeur en moi est jaloux. Je suis plutôt stupéfait que cela soit permis à l’U d’O en salle de classe. La cigarette électronique est classifiée comme toute autre cigarette et interdite à l’intérieur de plus en plus de lieux : Vancouver, New York, Chicago, certains lieux publics en France, tous lieux de travail de la Ville de Toronto, des conseils scolaires à Winnipeg et Sudbury, Starbucks et bientôt en Nouvelle-Écosse. Elle est interdite au Mexique, en Argentine et à Hong Kong. Un rapport récent de l’Organisation mondiale de la Santé a signalé que la vapeur contient des substances toxiques qui pourraient compromettre la santé même des non-fumeurs. Le manque de recherche sur le sujet est ce qui est le plus inquiétant.
Alors que les Universités de Montréal et Laval ont banni la cigarette électronique de l’intérieur de tous leurs bâtiments (et en dedans de neuf mètres des entrées), notre université n’agit point. Sa porte-parole a rappelé à La Rotonde « qu’il n’existe pas, actuellement, de réglementation fédérale régissant les cigarettes électroniques » et que l’Université est en train d’« évaluer s’il est nécessaire de modifier [ses] règlements ». Apparemment que l’urgence ressentie ailleurs ne suffit pas pour notre administration. Pourquoi pense-t-elle qu’il ne faut pas agir, ou que la cigarette électronique pourrait être avantageuse en salle de classe? J’invite l’Université à trancher sur la question.