
L’Université cherche plus d’argent dans les poches des étudiant.e.s
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Par : Stéphanie Bacher-Journaliste
L’abolition de la Faculté des études supérieures et postdoctorales (FESP) en janvier 2017, et son remplacement par le bureau du Vice-provost aux études supérieures, avaient été présentés comme une belle initiative permettant de décentraliser le pouvoir de décision et de donner plus de pouvoir aux facultés et aux départements. Ce changement pourrait néanmoins s’avérer dispendieux pour de nombreu.x.ses étudiant.e.s aux cycles supérieurs.
Une modification dispendieuse…
Fini le temps où votre thèse prenait la poussière pendant 6 mois dans les bureaux de la FESP avant qu’une personne fixe enfin la date de votre soutenance de thèse. Fini le temps où votre changement d’horaire devait être signé une première fois par le Vice-doyen de votre faculté pour être réapprouvé une deuxième fois par la FESP.
Mais, quand il est question de trouver plus d’argent dans les poches des étudiant.e.s, l’Université ne semble jamais à court d’idées. Et la modification du règlement sur l’inscription des étudiant.e.s diplômé.e.s, forçant les étudiant.e.s inscrits à temps plein à le demeurer ainsi pour toute la durée de leurs études, en est un bel exemple.
Avant, les étudiant.e.s qui voulaient s’inscrire à temps partiel une fois leur bourse finie pouvaient demander de changer de statut pour la fin de leurs études. Un changement banal, direz-vous ? Pour un étudiant souvent déjà endetté et qui n’a plus accès aux bourses pour payer ses factures, cela peut représenter une différence de plusieurs milliers de dollars dans ses poches. Ce n’est pas rien.
… aux objectifs strictement financiers
Le nouveau règlement académique II – 3.3.1.3 affirme que désormais, toutes les demandes de transition du statut de temps plein à temps partiel « doivent être soumises pour approbation au Vice-provost aux études supérieures et postdoctorales, dont la décision pour ce type de demande est finale ». Bref, si vous n’avez pas une super bonne raison de changer de statut d’études, vous pouvez oublier ça et vous allez maintenant payer beaucoup plus cher.
Michèle Diotte, représentante des étudiant.e.s au Comité des études supérieures de la Faculté des sciences sociales (FSS), affirme que l’objectif de ce règlement était strictement financier « parce qu’ils [les étudiant.e.s] rapportent plus d’argent à l’Université » avec ce nouveau règlement. Christian Rouillard, professeur et directeur de l’École d’études politiques, abonde dans le même sens. C’est selon lui une décision strictement financière qui n’améliore en rien l’ « expérience étudiante » dont l’Université aime tant vanter les bienfaits.
Plusieurs étudiant.e.s ont déjà fait part de leurs inquiétudes sur les répercussions de ce règlement sur leur capacité à finir leurs études en écrivant directement à la Vice-provost aux études supérieures, Claire Turenne-Sjolander. Lors d’une réunion tenue en mai, les professeurs membres du Comité des études supérieures de la FSS ont également exprimé leurs préoccupations à ce sujet et ont exhorté le Comité à agir sur ce dossier.